NBA – « Il ne pouvait pas faire ça » : Pourquoi Stephen Curry s’est retrouvé snobé au début de sa carrière

Stephen Curry en conférence de presse pour les Warriors
Golden State Warriors (DR)

Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport

Les destins des grandes légendes commencent parfois par des doutes que beaucoup auraient jugés insurmontables. Avant de devenir l’un des joueurs les plus marquants de l’histoire de la NBA, Stephen Curry avait dû faire face à un scepticisme massif. En 2009, plusieurs franchises doutaient encore de son potentiel, au point de le laisser glisser jusqu’à la septième position de la Draft.

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À l’époque, les Golden State Warriors avaient saisi l’opportunité, mais bien des dirigeants se demandaient si le meneur de Davidson pouvait réellement s’imposer au plus haut niveau. Blake Griffin avait été choisi en premier, et même Jonny Flynn avait été préféré à Curry, signe du peu de foi accordée à son avenir. Les critiques s’appuyaient sur son gabarit jugé trop léger, mais surtout sur l’incertitude de son rôle en NBA.

Comme l’a rappelé récemment l’insider Jeff Goodman, les questions étaient précises et lourdes de conséquences : « Le gros problème avec Steph en sortant de Davidson, c’était : est-ce qu’il est un meneur ? Est-ce qu’il peut tenir ce rôle avec sa taille ? Tout le monde pensait qu’il devait absolument être un point guard, et c’était le grand débat ». Ces doutes avaient largement influencé le déroulement de la Draft, malgré son talent offensif évident.

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Des critiques transformées en moteur de progression

Au-delà de sa position sur le terrain, un autre point inquiétait les observateurs : sa défense. « Numéro deux, est-ce qu’il peut défendre quelqu’un ? Et il ne le pouvait pas. En sortant de Davidson, il ne défendait personne. Mais il a fini par devenir un défenseur au-dessus de la moyenne avec le temps », a poursuivi Goodman. Ces limites initiales ont paradoxalement façonné la détermination de Curry, qui allait passer sa carrière à répondre à chacune de ces critiques.



Loin d’un simple scoreur, le meneur a redéfini le rôle du poste 1 grâce à sa capacité unique à créer des opportunités par son mouvement sans ballon et sa gravité offensive. Ses moyennes de 7 à 8 passes par match au cœur de sa carrière témoignent de son évolution en véritable créateur, même si son style différait des meneurs traditionnels. Il ne s’est jamais limité à marquer : il a appris à organiser le jeu autrement.

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Sur le plan défensif, Curry a prouvé qu’un travail acharné pouvait compenser des lacunes initiales. Avec 1,5 interception de moyenne en carrière et une discipline tactique affinée, il est passé du statut de faiblesse annoncée à celui de contributeur solide. Sans jamais devenir un stoppeur élite, il a néanmoins rendu son impact défensif suffisant pour ne plus être ciblé systématiquement. L’apport de Klay Thompson, redoutable défenseur avant ses blessures, l’a beaucoup aidé.

Aujourd’hui, le chemin parcouru par Stephen Curry force le respect. Parti avec un profil rempli de doutes, il s’est transformé en l’un des plus grands shooteurs et leaders que la NBA ait connus. Son histoire reste celle d’un joueur qui a su métamorphoser ses faiblesses en atouts. Un rappel éclatant que la persévérance peut tout changer, même face aux sceptiques les plus sévères.

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