Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Dans une carrière NBA, certaines blessures marquent à jamais une trajectoire. L’une des plus redoutées est sans doute la rupture du tendon d’Achille, qui peut briser l’élan d’un joueur et l’obliger à une longue reconstruction. Wesley Matthews en a fait l’amère expérience en 2015, lorsqu’il portait encore le maillot des Trail Blazers.
Ce soir-là, face à Dallas, sa saison s’est brutalement arrêtée. Un coup du sort qu’il avait déjà vu frapper une légende : Kobe Bryant, victime du même mal quelques années plus tôt. Mais Matthews ne se doutait pas que ce drame allait aussi lui offrir un moment unique, grâce à un coup de fil venu d’un joueur qu’il admirait depuis toujours.
Quelques heures après sa blessure, il reçoit un appel inattendu. « Après le match, mon téléphone sonne et c’est Kobe. L’un des plus grands de tous les temps m’a contacté après le match dans l’un de mes moments les plus sombres », a raconté Matthews, encore marqué par l’émotion. Et le plus surprenant, c’est qu’ils n’avaient jamais noué le moindre lien avant cela.
Un message de Kobe qui a changé sa rééducation
L’ancien Blazer a confié qu’il n’avait « aucune relation préalable » avec Bryant, seulement une rivalité sur les parquets. Mais le “Black Mamba” savait trop bien ce que représentait une telle épreuve. Son conseil fut simple mais profond : « Ressens la douleur. Pleure, crie, vis toutes les émotions que tu ressens. Mais sache que tu vas t’en sortir. Ça va être dur, mais tu vas y arriver ». Des mots qui allaient devenir un mantra durant sa rééducation.
Matthews a expliqué que les premiers mois furent extrêmement contraignants. Il devait garder sa jambe surélevée dix-sept heures par jour, un véritable calvaire. « Le mieux que je pouvais faire pour moi-même, c’était de ne rien faire. Et c’est dur », a-t-il reconnu. Pour tenir, il a décidé d’analyser dans les moindres détails la rééducation de Kobe, regardant sans cesse des vidéos de ses exercices et de son retour progressif.
Un peu plus de sept mois après son accident, Matthews retrouve enfin le parquet, cette fois sous le maillot des Mavericks. Et le destin a bien fait les choses : son premier adversaire est… Kobe Bryant. Après le match, la légende lui glisse un mot qui restera gravé dans sa mémoire : « Je ne suis pas surpris ». Pour Matthews, cet instant fut presque plus fort qu’une victoire ou qu’un trophée.
Ce compliment, venant de quelqu’un qui savait mieux que quiconque ce que signifie revenir d’une telle blessure, a eu une valeur inestimable. Matthews l’a décrit comme l’une des plus grandes marques de respect de sa carrière. Plus qu’un simple souvenir, c’est devenu une source d’inspiration permanente.