Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Draymond Green n’a jamais construit sa réputation sur l’attaque, mais bien sur l’art de la défense. Depuis plus d’une décennie, l’intérieur des Warriors est reconnu comme l’un des meilleurs stoppeurs de l’histoire, capable de contenir des joueurs de toutes tailles et de toutes positions. Un rôle qui a été central dans les quatre titres remportés par Golden State.
En 13 saisons NBA, Green a accumulé les distinctions : meilleur défenseur de l’année en 2017, neuf sélections dans une All-Defensive Team et même un titre de meilleur intercepteur cette même année. Autant de preuves d’une carrière façonnée par l’effort, la lecture du jeu et une compétitivité sans faille. Mais derrière ces succès se cachent aussi des duels d’une rare intensité face aux plus grands talents offensifs de sa génération.
Récemment invité sur le live de Kai Cenat, le vétéran a livré un nom marquant. Selon lui, le joueur le plus difficile à défendre au début de sa carrière n’était autre que Kevin Durant : « Le joueur le plus dur que j’ai eu à défendre dans ma carrière, c’est Kevin Durant. KD à OKC. Après ça, j’ai compris son jeu, il ne pouvait plus marquer sur moi. Enfin, il marque sur tout le monde, mais j’ai appris à le contenir. À l’époque, en arrivant dans la ligue, je me disais : oh mon dieu ! »
Un défi permanent face aux stars actuelles
Si Green estime avoir fini par trouver des solutions contre Durant, il reconnaît qu’une autre star pose aujourd’hui problème. Et cette fois, c’est au pivot des Nuggets que revient l’honneur. « Le plus dur à défendre aujourd’hui, c’est Joker [Nikola Jokic]. Je joue avec Steph, donc je n’ai pas ce casse-tête… Luka [Doncic] est toujours compliqué, mais ce n’est pas mon duel direct. Le plus dur à défendre, c’est Joker. »
Le vétéran sait de quoi il parle : lors des playoffs 2022, il avait été chargé de défendre Jokic, l’empêchant de dominer totalement malgré les qualités exceptionnelles du Serbe. Depuis, le triple MVP a encore enrichi son arsenal offensif et utilise sa taille et sa vision de jeu pour rendre la tâche encore plus complexe, même pour un défenseur chevronné comme Green.
Toujours aussi compétitif, l’intérieur des Warriors n’a pas hésité à admettre qu’un autre joueur lui donnait du fil à retordre récemment. Mais dans un mélange de franchise et de stratégie, il a choisi de taire son nom : pas question de donner un avantage psychologique à un adversaire. Une façon de rappeler que dans la NBA, le jeu mental compte autant que la performance sur le terrain.
À 35 ans, Draymond Green continue d’être une référence défensive et une voix respectée dans le vestiaire californien. Ses propos traduisent une réalité : même les meilleurs doivent sans cesse s’adapter, car chaque génération apporte son lot de nouveaux défis. Et pour Green, Jokic incarne aujourd’hui le sommet à gravir.