Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Un an après les Jeux olympiques de Paris 2024, le souvenir de la finale entre les États-Unis et la France reste encore vif. Les exploits de Stephen Curry dans le money-time hantent toujours les supporters tricolores, mais pour Rudy Gobert, la douleur est d’une autre nature. Ce n’est pas seulement la défaite qui l’a marqué, mais aussi son rôle limité dans ce moment historique.
Pivot le plus titré de l’équipe de France, Gobert n’avait pourtant pas été au centre des plans de Vincent Collet ce soir-là. Utilisé seulement 12 minutes, il avait terminé la rencontre avec 2 points, 3 rebonds et 2 interceptions. Un temps de jeu restreint qui l’avait contraint à regarder depuis le banc les tirs assassins de Curry, responsables de la désillusion bleue.
Dans un entretien avec Tommy Alter pour The Old Man and the Three, Gobert a confié sa frustration de ne pas avoir pu peser sur la fin de match : « J’aurais aimé être sur le terrain à ce moment-là. Bien sûr, le compétiteur en toi, dans ces instants, tu es frustré ». Un aveu sincère qui illustre la difficulté pour le pivot de tourner la page de cette finale manquée.
Une frustration transformée en admiration
Avec le recul, Gobert affirme avoir appris à voir cette défaite autrement. « Tu ne peux qu’être reconnaissant de pouvoir être témoin et vivre une telle grandeur. Quand tu assistes à ce genre d’actions et d’efforts, tu ne peux que tirer ton chapeau », a-t-il expliqué, rendant hommage au show de Curry. Ce soir-là, le meneur des Warriors avait inscrit 24 points, dont quatre tirs à trois points impossibles de suite, scellant le sort de la rencontre et de la médaille d’or.
Pour Gobert, difficile de ne pas devenir spectateur face à une telle démonstration. « Tu ne veux pas te transformer en fan, mais c’est l’un des plus grands de l’histoire », a-t-il reconnu. Une déclaration qui prouve que, malgré la rivalité, l’admiration reste intacte envers un joueur capable de marquer l’histoire en quelques minutes.
Cependant, la flamme compétitive de Gobert ne s’est pas éteinte. Lors des derniers playoffs NBA, il a pris une petite revanche en contribuant à l’élimination des Warriors au deuxième tour avec les Timberwolves. Mais l’absence de Curry, blessé dès le premier match, a quelque peu atténué le goût de cette victoire.
L’histoire entre Gobert et Curry semble donc loin d’être terminée. Si Minnesota veut encore viser haut en 2026, il est probable que les chemins des Wolves et de Golden State se croisent à nouveau. Dans ce cas, le pivot français aura peut-être enfin l’occasion de réécrire le scénario, cette fois sur le terrain et non depuis le banc.