Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Le destin d’une franchise peut basculer en un seul instant. Pour Boston, tout s’est joué lors du Game 4 des demi-finales de Conférence face aux Knicks. La blessure de Jayson Tatum, victime d’une rupture du tendon d’Achille, a complètement changé la trajectoire des Celtics, aussi bien sur le terrain que dans la gestion de l’effectif.
Privée de son leader, l’équipe a été éliminée en sept manches et a dû revoir ses ambitions pour la saison suivante. Consciente que son ailier vedette ne reviendra pas avant longtemps, la direction a décidé de remodeler l’effectif en profondeur. Plusieurs cadres ont quitté le navire dans une série de mouvements marquants.
Ainsi, Jrue Holiday a été envoyé à Portland contre Anfernee Simons et des choix de draft au second tour, tandis que Kristaps Porziņģis a pris la direction d’Atlanta, permettant aux Celtics de récupérer Georges Niang et un pick, avant de l’échanger à nouveau vers Utah. Ces transactions, loin d’être anodines, traduisent un virage stratégique majeur pour une organisation contrainte d’alléger sa masse salariale.
Un tournant facilité par la blessure de Tatum
Pour la légende Paul Pierce, ces décisions n’étaient pas uniquement liées à l’absence de Tatum, mais celle-ci a tout de même permis de franchir le pas plus facilement. « Je ne suis pas sûr que cette blessure ait joué un grand rôle dans les changements, car je pense qu’ils auraient été dans la même situation même si Tatum ne s’était pas blessé, à cause de la luxury tax et du second apron », a-t-il expliqué au média Heavy. « Mais je pense que cela a rendu les choses plus simples. Si Jayson avait été en bonne santé et qu’ils avaient gagné le titre, alors casser le groupe aurait été incompréhensible ».
Cette lecture souligne la complexité de la situation bostonienne. D’un côté, l’organisation garde deux piliers avec Tatum et Jaylen Brown, de l’autre, elle doit jongler avec les contraintes financières. Le départ de joueurs comme Holiday ou Porziņģis s’inscrit dans cette logique de gestion à long terme, sans pour autant lancer une reconstruction totale.
La franchise veut s’assurer de rester compétitive à moyen terme, une fois Tatum remis sur pied. En attendant, l’objectif est clair : gérer les finances, rester dans le coup et préparer l’avenir. Les supporters devront faire preuve de patience, mais la fenêtre de titre pourrait se rouvrir dès le retour de leur superstar.
Boston fait ainsi un pari risqué mais calculé. Miser sur la guérison complète de Tatum et maintenir autour de lui une base saine et flexible pourrait bien prolonger l’ère de compétitivité entamée depuis plusieurs années. Pour les Celtics, il ne s’agit pas d’un effondrement, mais d’un réajustement imposé par les circonstances.