Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Les choix de Draft peuvent parfois marquer durablement l’histoire d’une franchise. Quatre ans après l’édition 2021, certains regrets commencent à peser lourdement du côté de Golden State. Les performances étincelantes d’Alperen Sengun en NBA et à l’international rappellent cruellement ce que les Warriors ont laissé passer.
L’intérieur turc, aujourd’hui All-Star avec Houston, vient de réaliser un parcours impressionnant à l’EuroBasket. Face à la Grèce de Giannis Antetokounmpo, il a dominé des deux côtés du terrain et conduit la Turquie vers la finale. Ce succès éclatant met encore plus en lumière l’erreur des Warriors, qui avaient pourtant eu l’opportunité de le sélectionner en 14e position.
Au lieu de miser sur Sengun, Golden State avait choisi Moses Moody, un ailier solide mais au plafond bien inférieur. « Sengun tourne actuellement à 20,8 points, 11 rebonds et 7 passes de moyenne avec 56 % de réussite au tir et 35,3 % à trois points », rappelle un observateur, soulignant à quel point son talent dépasse désormais celui de la plupart de ses camarades de Draft.
Un choix qui hante encore Golden State
Le contexte de l’époque explique en partie ce choix : les Warriors avaient sélectionné James Wiseman avec le deuxième choix un an plus tôt, et voulaient éviter une redondance dans la raquette. Mais la carrière décevante du pivot n’a fait qu’amplifier les regrets. « Ne pas avoir pris Sengun après Wiseman rend l’erreur encore plus difficile à digérer », commente un analyste américain, rappelant que le jeune turc s’impose désormais comme l’un des intérieurs les plus complets de sa génération.
À tout cela s’ajoute un autre détail douloureux : Trey Murphy III, drafté juste après Sengun, aurait également pu rejoindre Golden State. L’ailier des Pelicans est aujourd’hui un joueur convoité, au point que la franchise californienne s’intéresse à lui… quitte à devoir sacrifier Moses Moody, Jonathan Kuminga et plusieurs choix de Draft pour l’attirer. Une ironie qui souligne à quel point les décisions de 2021 continuent de peser.
Pour Sengun, l’histoire s’écrit à l’opposé. Devenu la pièce centrale de Houston, il poursuit sa progression en dominant sur la scène internationale. Son leadership avec la Turquie à seulement 23 ans confirme son statut d’étoile montante, capable d’influencer le jeu dans toutes ses dimensions.
Les Warriors, eux, doivent avancer avec les joueurs qu’ils ont choisis, mais la comparaison avec ce qu’ils auraient pu obtenir devient de plus en plus difficile à ignorer. Chaque performance de Sengun est un rappel cruel d’une occasion manquée qui aurait pu redéfinir leur avenir.