Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Le temps semble suspendu à San Francisco, mais l’avenir se prépare déjà en coulisses. Derrière les sourires et l’ambition immédiate, les Warriors tracent une ligne de conduite qui dépasse le simple horizon des prochaines saisons. Entre prolongations, refus de contrat et rêves d’été 2027, l’organisation californienne joue une partie stratégique à plusieurs dimensions.
L’arrivée de Jimmy Butler via un trade majeur a marqué un tournant décisif. En lui offrant une prolongation maximale de deux ans, calée sur celle de Stephen Curry, Golden State a confirmé sa volonté de maximiser ses chances à court terme. Ce choix montre que la franchise mise encore sur son trio de vétérans, tout en gardant un œil attentif sur les opportunités futures. Mais cette vision s’accompagne déjà de dilemmes internes.
L’exemple le plus frappant reste le cas Jonathan Kuminga. L’ailier congolais, ancien 7e choix de draft, n’a toujours pas accepté de prolongation malgré une offre récente estimée à 75 millions de dollars. Selon les dernières informations, son refus ne s’expliquerait pas uniquement par le montant, mais par des considérations de durée et de flexibilité financière pour l’organisation. « La durée de son contrat pose un problème similaire à celui rencontré dans les négociations avec Kuminga », a écrit Sam Amick dans The Athletic.
Un plan tourné vers l’été 2027
En réalité, Golden State cherche à préserver ses marges de manœuvre. Toujours selon Amick, « les Warriors veulent maintenir une flexibilité maximale pour l’été 2027. À ce stade, ils n’ont que les 13,4 millions de Moody et l’option à 10 millions de Hield inscrits dans leur masse salariale. Ils savent très bien que Giannis Antetokounmpo et Nikola Jokic disposent tous deux d’options pour la saison 2027-28, et ils ne sont pas les seuls à viser ces superstars ».
Le message est clair : Golden State ne se contente pas de prolonger l’ère Curry, elle prépare déjà sa succession. Miser sur Butler et Curry, tout en refusant d’hypothéquer son avenir, traduit une stratégie ambitieuse qui pourrait placer la franchise parmi les prétendants aux signatures majeures dans deux ans. L’objectif est limpide : attirer un nouveau visage de la NBA pour prendre le relais quand le moment sera venu.
Reste que l’équilibre est fragile. Kuminga représente à la fois un atout présent et un symbole de cette transition attendue. Son rôle dans la rotation, combiné à l’incertitude sur son avenir contractuel, reflète parfaitement la ligne de crête sur laquelle avancent les dirigeants. Entre volonté de gagner tout de suite et anticipation d’un futur plus lointain, le défi stratégique est colossal.
Stephen Curry, malgré ses performances toujours au sommet, n’échappe pas aux lois du temps. La franchise sait que la fenêtre actuelle ne restera pas éternellement ouverte. D’où cette double approche : maximiser le présent avec Butler et préparer l’après-Curry avec une vision tournée vers 2027. Les Warriors misent sur leur prestige et leur attractivité pour séduire les géants d’aujourd’hui et bâtir la dynastie de demain.
