Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
John Wall n’a jamais eu peur de dire ce qu’il pensait, et sa dernière apparition dans un podcast en a été une nouvelle démonstration. L’ancien meneur, connu pour son franc-parler, a partagé une vision très directe sur les différences de style de vie entre joueurs NBA. Ses propos, sans détour, ont relancé un débat qui revient régulièrement dans les coulisses de la ligue.
Le point de départ est venu d’un témoignage récent de Julius Randle. L’intérieur, désormais installé à Minnesota, avait expliqué que l’arrêt du cannabis lui avait permis de retrouver une clarté mentale et une concentration précieuses pour sa carrière. Une décision radicale qui a marqué un tournant dans son parcours, et qui lui a ouvert la voie vers un retour au premier plan.
Face à cette histoire, John Wall a proposé un contrepoint plus nuancé. Il a souligné que chaque joueur réagit différemment à son mode de vie : « Vous devez voir les choses comme ça. Certains peuvent le faire, d’autres non. Certains peuvent boire et quand même mettre 30 points chaque soir. Le corps de chacun est différent… Je veux dire, il y a des gars qui peuvent boire toute la nuit, ne pas dormir, et quand même vous en mettre 40 ». Une déclaration qui illustre parfaitement la diversité des trajectoires dans la NBA.
Des approches opposées mais des résultats similaires
Le message de Wall n’était pas une incitation aux excès, mais plutôt une constatation : tous les corps et toutes les mentalités ne répondent pas de la même manière. Là où certains joueurs ont besoin de discipline stricte, de régimes alimentaires et de repos régulier, d’autres parviennent malgré tout à performer dans des conditions loin d’être idéales. L’histoire de la NBA regorge d’exemples de stars ayant brillé en dépit d’un style de vie relâché. James Harden a rapidement été visé par bon nombre de supporters suite à ces propos.
Randle, de son côté, a insisté sur l’effet bénéfique d’un changement radical. Il a reconnu que la consommation l’éloignait de ses proches et nuisait à sa concentration sur le parquet. En choisissant de tourner la page, il s’est redécouvert, jusqu’à devenir l’un des piliers des Timberwolves et décrocher un contrat de 100 millions de dollars. Sa renaissance contraste avec le tableau esquissé par Wall, mais démontre que chaque joueur doit trouver sa propre formule.
Wall sait de quoi il parle, lui qui a longtemps traîné une réputation de fêtard durant sa carrière. Ayant côtoyé des coéquipiers capables de livrer des performances d’élite après une nuit blanche, mais aussi d’autres incapables de suivre ce rythme, il a pu observer de près ces disparités. Pour certains, les excès ne sont qu’un passage sans conséquences immédiates, alors que pour d’autres, ils deviennent un frein irrémédiable à la performance.
Cette opposition de points de vue enrichit le débat sur la longévité et la réussite dans la NBA. Le chemin emprunté par Randle montre qu’une discipline renforcée peut redonner vie à une carrière. Les propos de Wall rappellent, eux, que certains athlètes exceptionnels semblent faits d’une autre trempe, capables de briller sans suivre les règles classiques de préparation.