Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Jordan Poole n’a jamais été du genre à mâcher ses mots. Pourtant, sa dernière sortie médiatique a fait lever plus d’un sourcil. À l’occasion du media day des Pelicans, l’arrière a lâché une phrase qui, derrière son ton léger, pourrait bien être interprétée comme une pique à destination de ses anciens coéquipiers à Washington.
L’ancien joueur des Warriors s’apprête à vivre une nouvelle étape de sa carrière à la Nouvelle-Orléans, après un passage mitigé avec les Wizards. Malgré de bonnes statistiques individuelles, son adaptation n’a jamais vraiment pris, notamment en raison d’une alchimie manquante avec les intérieurs de l’équipe. Son constat, livré devant les micros, illustre bien ce sentiment.
« Je suis super excité. Je n’ai pas eu un bon écran depuis deux ans », a-t-il confié. Derrière l’humour apparent, difficile de ne pas y voir un message adressé aux nombreux pivots passés aux côtés de Poole à Washington : de Marvin Bagley III à Mike Muscala, en passant par Daniel Gafford ou encore le jeune Alex Sarr. Aucun d’entre eux n’a réellement réussi à l’accompagner efficacement dans ses séquences de pick-and-roll.
Un rôle bien différent à la Nouvelle-Orléans
Désormais, le contexte change. Transféré dans un échange à trois équipes, Poole sort de sa meilleure saison au scoring (20,5 points de moyenne, 43,2 % au tir et 37,8 % à trois points), mais il rejoint une franchise qui attend autre chose que des coups d’éclat solitaires. Avec Dejounte Murray, Zion Williamson et Trey Murphy III déjà installés, les Pelicans recherchent avant tout de l’efficacité et de la régularité.
Le commentaire de Poole met en lumière une réalité : à Golden State, il bénéficiait de l’appui de Kevon Looney (qu’il retrouvera justement à New Orleans), maître des écrans solides et du jeu sans ballon. C’est dans ce système qu’il a le plus brillé, profitant d’espaces nets pour sanctionner les défenses. À Washington, en revanche, le jeu collectif s’est souvent avéré brouillon, le forçant à multiplier les tirs compliqués. Son sentiment d’isolement sur le terrain a fini par transparaître jusque dans ses déclarations.
À présent, Poole n’a plus le droit à l’erreur. L’Ouest est plus relevé que jamais, et chaque franchise espère accrocher une place en playoffs. Dans un tel contexte, un arrière scoreur qui ne défend pas et qui ne s’adapte pas aux besoins de son équipe a peu de chances de s’imposer. New Orleans attend de lui qu’il accepte de partager le ballon et qu’il s’intègre rapidement.
Cependant, le potentiel reste indéniable. Bien encadré par Murray à l’arrière et soutenu par la puissance intérieure de Zion, Poole pourrait apporter le tir extérieur et la créativité offensive qui ont cruellement manqué aux Pelicans la saison passée. La clé sera sa capacité à se fondre dans le collectif, et non à reproduire son rôle de soliste des Wizards.