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Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Les Bulls de Chicago ont marqué à jamais l’histoire de la NBA dans les années 1990. Portés par Michael Jordan et Scottie Pippen, ils ont dominé la ligue avec une aisance rare, inscrivant leur empreinte sur une décennie de titres et de records. Mais si leur complicité sur le parquet semblait indestructible, leur relation en dehors des terrains n’a jamais été aussi fusionnelle qu’on pourrait le croire.
Scottie Pippen est récemment revenu sur cette période dorée lors d’un entretien avec Marca. Interrogé sur l’équipe de 1995-96, celle qui a signé un incroyable bilan de 72 victoires pour seulement 10 défaites, il n’a pas caché la fierté qui l’anime encore. Pour lui, cette saison reste un sommet difficilement égalable, et ce collectif mérite sans doute d’être considéré comme l’un des plus grands de l’histoire du sport.
À propos de sa relation avec Jordan, Pippen a tenu un discours franc, rappelant une vérité qu’il n’a jamais dissimulée. « Ça n’a jamais été une relation très proche », a-t-il expliqué. « Mais quand nous jouions, nous avions une excellente alchimie. C’est comme ça dans ce métier. C’était pareil avec Phil Jackson. Nous ne sommes plus proches aujourd’hui. C’est la vie, les choses changent. » Une déclaration qui confirme que leur lien a toujours été avant tout professionnel, centré sur la quête de victoires.
Une dynastie fondée sur le jeu collectif et la rigueur
Au-delà des six titres conquis ensemble, Pippen rappelle aussi que peu de ses anciens coéquipiers sont restés des amis proches. Il confie pouvoir les compter sur une seule main, mentionnant notamment Horace Grant et Luc Longley, avec qui il a partagé une tournée en 2024. Loin de l’image d’une fraternité éternelle, cette confession met en lumière le côté parfois froid et exigeant du très haut niveau.
Pippen a également livré son regard sur l’évolution de la NBA. Selon lui, l’époque où il évoluait était marquée par une intensité physique bien plus prononcée. « Le basket de la fin des années 1980 et du début des années 1990 était aussi physique que possible. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, les fautes dures ne sont plus autorisées. Les équipes jouaient avec une mentalité différente », a-t-il expliqué. Un constat qui souligne combien le jeu s’est adouci au fil du temps.
Il insiste aussi sur le changement apporté par les nouvelles règles, qui favorisent davantage le spectacle offensif. « Au cours des 15 ou 20 dernières années, l’attaque a été mise en avant. Ils ont changé les règles pour augmenter le scoring. Mais c’est positif pour le jeu. Les grands tirent à trois points désormais. Il n’y a plus de pivots purs. Le basket est sans poste maintenant ; c’est plus ouvert, plus basé sur le tir », a-t-il analysé.
Aujourd’hui, Pippen semble observer avec un mélange de nostalgie et de respect cette évolution. S’il admet que la NBA n’a plus la même dureté qu’autrefois, il reconnaît également que l’ouverture du jeu et l’émergence de nouveaux profils ont permis d’écrire une autre page passionnante de l’histoire.
