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Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Le retour de la NBA approche, et comme chaque année, le Media Day marque le début officiel de la saison pour la plupart des franchises. Un moment festif pour les supporters, impatientés de retrouver leurs joueurs favoris. Pourtant, du côté des Los Angeles Clippers, l’ambiance est bien moins légère, et pour cause : l’ombre d’un scandale financier plane sur l’organisation.
Ces dernières semaines, le journaliste Pablo Torre et son équipe ont multiplié les révélations autour de Kawhi Leonard, du propriétaire Steve Ballmer et de la société Aspiration, spécialisée dans le reboisement. Selon ses enquêtes, cette collaboration aurait permis de contourner le salary cap et de verser à Leonard des sommes que la franchise n’était pas censée lui offrir. Une affaire qui pourrait bien ternir ce qui devait être une rentrée sous le signe de l’optimisme.
Torre s’appuie notamment sur un article de The Athletic consacré à la free agency de 2019. On y rappelle que Toronto ne pouvait offrir à Leonard que 190 millions de dollars sur cinq ans, tandis que les autres prétendants, dont les Clippers, étaient limités à 141 millions sur quatre ans. Torre a alors souligné que « ce déficit de 49 millions de dollars que les Clippers ne pouvaient pas combler officiellement correspond presque exactement au montant qu’Aspiration avait accepté de payer à Leonard ».
Un montage financier qui interpelle la ligue
Les soupçons se renforcent lorsqu’on apprend que, sur ces 48 millions promis, 20 millions l’ont été sous forme d’actions de l’entreprise, assorties d’une option de rachat. Autrement dit, même en cas d’échec économique, Leonard avait la garantie d’encaisser la somme prévue. Comme l’a résumé Amin Elhassan, co-animateur du podcast de Torre : « C’est comme investir dans quelque chose sans aucun risque, parce que si ça ne marche pas, tu récupères ton argent, et si ça marche, tu profites des bénéfices. »
En échange de ce montage avantageux pour la star, Aspiration a obtenu une visibilité considérable : le rôle de sponsor fondateur, des panneaux publicitaires dans l’arène des Clippers, un patch sur le maillot et même son logo imprimé sur les sièges au bord du parquet. En d’autres termes, Steve Ballmer a offert une légitimité inestimable à l’entreprise auprès d’autres investisseurs, selon Torre.
L’affaire prend une telle ampleur que certains considèrent que Torre a déjà « emballé le dossier » pour la ligue, ne laissant qu’à ses juristes le soin de confirmer les éléments. Le journaliste a même suggéré les questions précises à poser à Ballmer et Leonard lors du Media Day, notamment : « Est-ce que Steve Ballmer et Lawrence Frank ignoraient vraiment tout de cet accord de 48 millions conclu avec le joueur le plus important de leur organisation ? »
Si la NBA décidait de sanctionner Leonard, Ballmer ou la franchise californienne, l’enquête serait longue et complexe. Mais le timing des révélations, publiées le matin même du Media Day, a déjà placé les Clippers au centre de l’attention et fait grimper la pression sur leurs dirigeants.
