Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Depuis sa sélection en première position de la Draft 2020, Anthony Edwards s’est imposé comme l’un des joueurs les plus spectaculaires de la NBA. L’arrière des Minnesota Timberwolves incarne aujourd’hui la renaissance d’une franchise longtemps en quête d’identité. Pourtant, malgré ses exploits répétés, certains observateurs estiment qu’il n’a pas encore atteint tout son potentiel. Parmi eux, Kenyon Martin, ancien All-Star, attend avec impatience de le voir franchir un nouveau cap.
En seulement cinq saisons, Edwards a transformé son talent brut en une force offensive redoutable. Puissance, vitesse, confiance : il possède tous les ingrédients d’un leader moderne. Avec lui, les Timberwolves ont enfin trouvé une direction claire et des ambitions de play-offs solides. Mais pour certains vétérans de la ligue, l’étape suivante ne dépend pas de ses qualités physiques, déjà hors normes, mais de son évolution mentale et technique.
Lors d’un épisode du podcast All In animé par Iman Shumpert, les anciens joueurs ont évoqué ce qui manque encore à Edwards pour rejoindre l’élite absolue. « Je suis vraiment curieux de savoir sur quoi Anthony Edwards travaille à l’entraînement. Parce que si ce mec apprend à jouer dos au panier… ooooh, il deviendrait injouable », a lâché Shumpert, enthousiaste à l’idée de suivre la progression du jeune All-Star.
Une maturité mentale encore à renforcer, selon Kenyon Martin
Un invité du plateau a ensuite rappelé qu’Edwards lui-même avait récemment déclaré avoir « encore beaucoup d’années devant lui », semblant ainsi repousser le moment de se concentrer sur les détails techniques de son jeu. C’est alors que Kenyon Martin a pris la parole, sans détour. « Pour moi, c’est son mental qui doit évoluer. C’est ça le vrai problème. Il entre dans sa sixième saison. Ce n’est plus un gamin. Et depuis qu’il est là, l’équipe a du succès. Donc il est temps qu’il grandisse. »
Martin, tout en saluant les capacités du joueur, a insisté sur ce qu’il attend désormais de lui. « Il a toutes les qualités athlétiques, toutes les compétences, tout le feu intérieur. Il a tout ça. Mais son approche, et certaines choses qu’il dit parfois, montrent qu’il doit encore progresser. » Pour l’ancien joueur, la clé de la maturité passe par une discipline mentale plus stricte et une meilleure gestion des émotions, notamment lors des moments décisifs.
Cette analyse, largement partagée, rejoint un constat souvent formulé à propos d’Edwards : sa confiance débordante, parfois proche de l’insouciance, peut brouiller sa concentration. Derrière son sourire et son charisme, beaucoup voient en lui un compétiteur né, capable d’incarner à terme la fameuse “Mamba Mentality” popularisée par Kobe Bryant — à condition qu’il parvienne à la canaliser.
La saison à venir pourrait donc être un tournant décisif. L’Ouest n’a jamais été aussi relevé : entre les Nuggets de Jokic, les Lakers, les Warriors ou encore le Thunder, champions en titre, chaque soir sera un test pour Minnesota. Et si Anthony Edwards parvient à combiner rigueur mentale et explosivité physique, les Timberwolves pourraient bien devenir l’une des menaces majeures de la conférence.