Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
L’été a été plus long que prévu pour les Warriors. Contrairement à la majorité des franchises NBA, Golden State a pris son temps avant d’agir, laissant planer un flou certain autour de la construction de son effectif. Le point de blocage principal concernait Jonathan Kuminga. Après des semaines d’incertitude, la situation s’est enfin décantée : l’ailier a signé un nouveau contrat de deux ans pour 46,8 millions de dollars.
Un accord qui apporte un semblant de stabilité… tout en entretenant la spéculation. Cette prolongation ne met pas fin aux rumeurs de transfert, bien au contraire. Elle rend désormais Kuminga éligible à un échange dès le 15 janvier. D’ici là, le joueur dispose d’une courte fenêtre pour convaincre la direction qu’il mérite de rester à long terme dans le projet. Un défi que Steve Kerr et son jeune ailier vont devoir relever ensemble.
Sur le plateau d’ESPN, l’ancien coach des Nuggets, Michael Malone, a d’ailleurs évoqué ce duo et les enjeux qui l’attendent. Comparant la relation entre Kerr et Kuminga à celle qu’il entretenait lui-même avec Michael Porter Jr., Malone a insisté sur l’importance du dialogue : « Tout repose sur la communication. Il y a des attentes des deux côtés, et il faut que chacun comprenne l’autre pour que ça fonctionne. » Une remarque pertinente alors que la connexion entre Kerr et Kuminga a souvent semblé fragile.
Communication et confiance : les clés de la réussite à Golden State
Malone a également souligné les progrès récents de l’ailier congolais : « Regardez ce que Kuminga a fait lors des matchs 2, 3, 4 et 5 contre Minnesota. Steph Curry était blessé, et Kuminga est devenu un point focal. Il a montré ce dont il est capable. Ils n’ont pas gagné ces matchs, mais la question est : peut-il reproduire ce niveau en sortant du banc ? » Cette capacité à s’imposer dans un rôle précis sera déterminante dans les mois à venir.
De son côté, Steve Kerr partage la même vision. Lors d’un entretien la semaine dernière, le coach des Warriors a confirmé que l’échange avec son joueur était essentiel : « Au cœur de toute grande culture d’équipe, il y a la communication… Il s’agit simplement d’ajustement, de ce dont nous avons besoin, de la manière dont il se perçoit et de la manière dont nous le voyons. » Le technicien californien a précisé qu’il prévoyait un long entretien avec Kuminga avant le début de la saison pour aligner les objectifs et apaiser les tensions.
Cette approche est cruciale pour Golden State, encore marqué par l’échec du projet des « deux timelines ». James Wiseman, autre espoir de cette génération, n’a jamais su s’imposer et a fini par quitter la franchise. Pour les dirigeants, la réussite de Kuminga pourrait être la preuve que ce pari de transition entre jeunesse et expérience n’était pas vain.
Mais la pression reste forte. La fenêtre de tir pour un nouveau titre autour de Stephen Curry et Jimmy Butler ne restera pas ouverte éternellement. Les Warriors ont besoin d’un Kuminga régulier, impliqué, et capable de s’imposer comme la troisième option offensive derrière leurs deux stars. S’il y parvient, Golden State pourrait retrouver la dynamique qui a fait sa force. Dans le cas contraire, le 15 janvier pourrait marquer le début d’une nouvelle page pour le jeune ailier… et peut-être la fin d’une expérience inachevée.