Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
La polémique entourant Kawhi Leonard et son contrat de 28 millions de dollars continue de faire parler dans le monde de la NBA. Pourtant, du côté des joueurs, le calme règne. Alors que la ligue enquête sur les dessous de cette affaire, certains anciens champions prennent la parole pour remettre les choses en perspective. Parmi eux, Richard Jefferson, ancien joueur respecté et aujourd’hui analyste, estime que les critiques sont largement exagérées.
Selon Jefferson, les joueurs ne sont pas choqués par la situation et comprennent parfaitement qu’un joueur du calibre de Kawhi attire de tels montants. Pour lui, c’est simplement la réalité d’un business où les superstars génèrent une valeur inestimable. Il a tenu à clarifier que personne, dans les vestiaires NBA, ne perdait le sommeil pour un contrat d’un autre.
« Vous pouvez aller demander aux joueurs ce qu’ils en pensent, » a-t-il expliqué. « Collectivement ? Personne ne se soucie qu’un autre ait touché 28 millions de plus. Je suis juste jaloux que ce ne soit pas moi. Personne ne s’est plaint, personne ne parle d’injustice. Les joueurs savent très bien que c’est le jeu. »
Une controverse qui interroge les limites de la ligue
L’affaire Leonard a toutefois pris une tournure plus sérieuse sur le plan institutionnel. L’enquête en cours pourrait mener à des sanctions lourdes pour les Clippers, allant d’amendes jusqu’à la perte de choix de draft, voire du joueur lui-même. Selon plusieurs sources, l’entreprise Aspiration – au cœur du scandale – aurait servi de façade pour contourner les plafonds financiers imposés par la NBA, permettant ainsi à Leonard de recevoir des paiements indirects.
Richard Jefferson, lui, estime que ce type de restrictions est dépassé. « Ne me dites pas que LeBron James, qui a relancé à lui seul l’économie de Cleveland, ne vaut pas des milliards pour cette ville, » a-t-il poursuivi. « Et pourtant, il doit être plafonné pour gagner la même chose que Ja Morant. Ce n’est pas du baseball. » Ces mots traduisent un sentiment largement partagé : les plus grandes stars de la NBA seraient sous-payées au regard de leur impact global, qu’il soit sportif, économique ou médiatique.
Mais au-delà de cette vision économique, le scandale remet surtout en cause l’équité au sein de la ligue. Le propriétaire des Clippers, Steve Ballmer, avec une fortune estimée à plus de 158 milliards de dollars, est soupçonné d’avoir financé le contrat d’Aspiration alors même que l’entreprise coulait. Si cela s’avère, cela constituerait une infraction majeure aux règles du CBA, qui visent à garantir une compétition équitable entre franchises.
Dans un championnat où la notion d’équilibre est primordiale, autoriser des arrangements financiers de ce type reviendrait à donner un avantage démesuré aux organisations les plus riches. Pour l’instant, la NBA reste prudente, mais l’issue de l’enquête pourrait bien redéfinir la manière dont les contrats publicitaires sont encadrés à l’avenir.