Par Rédaction | Sport
À quelques jours de ses premiers pas en NBA, Cooper Flagg cristallise déjà toutes les attentes. L’ancien phénomène universitaire, décrit comme un talent générationnel capable d’impacter des deux côtés du parquet, intrigue autant qu’il fascine. Certains n’hésitent pas à le comparer à Larry Bird, rien que ça. Mais pour Channing Frye, cette association serait pour le moins exagérée.
Le numéro un de la dernière Draft, choisi par Dallas, a dominé le circuit amateur par sa polyvalence rare et son sens du jeu. Attaquant complet, défenseur d’élite, passeur intelligent, Flagg a impressionné jusqu’aux joueurs de Team USA lors d’un scrimmage estival. Pourtant, Frye reste prudent : selon lui, les comparaisons avec Bird relèvent davantage du fantasme collectif que d’une analyse objective de son jeu.
Sur le podcast Road Trippin’, l’ancien intérieur NBA a calmé les ardeurs : « C’est insensé », a-t-il réagi lorsque le nom de Larry Bird a été évoqué. « Pour être honnête, il me fait plutôt penser à un Andre Iguodala. Un joueur complet, qui fait tout bien. Il n’est pas si athlétique, mais sortant de la fac, Andre était l’un des gars les plus talentueux que j’aie vus. » Une comparaison surprenante, certes flatteuse, mais loin du profil légendaire de Bird.
Un talent à part, encore difficile à cerner
Si Frye a tenu à tempérer l’emballement, Richard Jefferson, co-animateur de l’émission, a tenté de remettre les choses en perspective. Pour lui, Flagg se situe davantage dans la lignée d’un Gordon Hayward, capable de scorer avec plus de régularité qu’un Iguodala. « Andre était plus un créateur, alors que Gordon Hayward était davantage un scoreur. Et je pense que c’est là que se situe Cooper Flagg », a-t-il expliqué, tout en réfutant les raccourcis raciaux souvent présents dans les comparaisons entre joueurs.
L’échange entre Frye et Jefferson a d’ailleurs révélé une gêne commune : la tendance à comparer Flagg à d’autres joueurs blancs, comme Bird ou Hayward, uniquement pour des raisons visuelles ou symboliques. Frye lui-même s’en est amusé : « Quelle taille fait Gordon Hayward ? Je demande juste, puisque vous comparez les joueurs blancs entre eux. » Une remarque ironique, mais révélatrice des clichés persistants dans le milieu.
Au fond, cette discussion en cercle fermé illustre surtout à quel point Cooper Flagg est difficile à définir. Trop complet pour être étiqueté, pas assez “classique” pour entrer dans une catégorie, le jeune ailier semble déjà brouiller les repères habituels. Son mélange de QI basket, d’agressivité défensive et de sens du collectif en fait un profil singulier, rare dans le basket moderne.
D’ici peu, la NBA offrira son premier véritable terrain d’expression à celui qu’on présente comme le futur visage de la ligue. L’attente est immense, la pression aussi. Mais si l’histoire nous a appris quelque chose, c’est que les talents générationnels trouvent toujours un moyen de briller. Cooper Flagg, lui, n’a jamais semblé effrayé par la lumière.