Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
La bataille pour le trône de l’Ouest s’annonce féroce cette saison. Entre les jeunes Rockets de Houston, les ambitieux Thunder d’Oklahoma City et les éternels prétendants de Denver ou Los Angeles, la conférence promet un spectacle constant. Pourtant, une équipe autrefois crainte de tous semble peu à peu sortir du cercle des favoris : les Golden State Warriors.
Dans le dernier épisode de KG Certified, Paul Pierce et Kevin Garnett ont livré leurs pronostics sur les équipes capables de dominer la conférence cette année. Les deux légendes ont cité Houston, Minnesota, Denver et les Clippers parmi les candidats les plus dangereux… mais pas un mot sur les Warriors. Un oubli qui n’en est pas vraiment un, selon Pierce, qui doute désormais de la capacité de Stephen Curry et de ses coéquipiers à rivaliser avec les meilleures formations de l’Ouest.
« J’aimais bien leur équipe quand ils ont récupéré Jimmy Butler, mais j’ai l’impression que la lune de miel est terminée », a expliqué Pierce. « C’est comme une relation au début, tout est passion, étincelles, fleurs et attention… mais ensuite, la relation vieillit. Et eux, ils ont vieilli aussi. C’est l’une des équipes les plus âgées de la ligue. Leur fenêtre s’est refermée. »
Une peur envolée et un cycle qui semble toucher à sa fin
Même s’il reconnaît la combativité et l’expérience du noyau dur des Warriors, Paul Pierce estime que l’époque où Golden State inspirait la crainte est révolue. « Quand tu jouais contre Golden State avant, il y avait un facteur peur. Je pense que ce facteur a disparu », a-t-il ajouté, avant que Kevin Garnett ne réagisse, visiblement frappé : « Wow… ça veut tout dire, P. »
Les deux anciens champions NBA savent ce que représente la fin d’un cycle. Garnett a d’ailleurs posé la question que beaucoup se posent : « À quel moment tu décides de tout casser ? » Pour Pierce, la réponse est simple mais cruelle : les Warriors devront aller au bout avec leur trio emblématique, jusqu’à la retraite de Curry. Car malgré leurs jeunes talents comme Jonathan Kuminga, Brandin Podziemski ou Moses Moody, aucun n’est encore prêt à prendre le relais.
Golden State a pourtant tout tenté pour prolonger sa dynastie, notamment avec la fameuse approche des “deux timelines”, censée marier jeunesse et expérience. Mais l’échec du pari James Wiseman, préféré à LaMelo Ball à la Draft, a profondément ralenti cette transition. Depuis, la franchise peine à retrouver l’équilibre entre présent et futur.
Alors que l’Ouest n’a jamais semblé aussi relevé, les Warriors abordent une saison charnière, entre mémoire et reconstruction. Leur talent n’est pas remis en question, mais leur domination d’autrefois semble appartenir au passé — une ère dorée dont la lumière s’estompe peu à peu.
