Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Michael Jordan n’a jamais eu besoin de repos pour briller. Et même des décennies après la fin de sa carrière, la légende des Bulls ne mâche pas ses mots quand il s’agit de critiquer certaines habitudes de la NBA moderne. Invité sur NBC dans le cadre de la série MJ: Insights to Excellence, l’icône a livré une réflexion franche et tranchante sur le « load management », cette pratique consistant à reposer les stars durant la saison régulière.
Pour Jordan, le simple concept de gestion du repos n’a pas lieu d’être. Il a rappelé qu’à son époque, chaque match représentait une opportunité de prouver sa valeur, de donner au public ce qu’il attendait, et de respecter ceux qui faisaient des sacrifices pour venir le voir jouer. Une mentalité diamétralement opposée à celle de certaines vedettes d’aujourd’hui, plus enclines à ménager leur corps sur le long terme qu’à jouer tous les soirs.
« Ça ne devrait même pas exister, avant tout, » a lancé Jordan. « Je n’ai jamais voulu manquer un match, parce que c’était une occasion de prouver quelque chose. Je pensais aux fans, à celui qui avait peut-être travaillé dur toute la semaine pour se payer un billet. Je voulais l’impressionner. » Une déclaration qui illustre parfaitement le rapport quasi-sacré que l’ancien numéro 23 entretenait avec la compétition et le public.
Une mentalité forgée dans l’effort et la rivalité
Toujours dans cet entretien, Jordan a expliqué que cette motivation allait au-delà de la simple admiration des supporters. « Oui, même celui qui criait contre moi depuis les tribunes. Je voulais le faire taire. Il me criait toutes sortes de choses, et je voulais lui montrer. C’est un devoir, quand les gens viennent te voir. En tant qu’artiste, tu dois offrir le spectacle, non ? » a-t-il raconté, soulignant son goût du défi et sa volonté de toujours dominer.
Michael Jordan a également évoqué plusieurs souvenirs marquants de sa carrière, dont celui d’un match disputé malgré une entorse à la cheville au tout début de son parcours. Mais surtout, il est revenu sur l’un des moments les plus mythiques de l’histoire de la NBA : le « Flu Game » de 1997. Souffrant, vraisemblablement d’une intoxication alimentaire avant le Game 5 des Finales contre le Jazz, Jordan avait tout de même inscrit 38 points et porté Chicago vers la victoire.
« Je voulais juste trouver un moyen d’être sur le terrain, même si c’était pour servir de leurre, » a-t-il confié. « Mais une fois que j’y étais, les émotions, la situation, les besoins de l’équipe… tout ça m’a poussé à continuer. Je me suis dit : je vais tenir jusqu’au bout. » Ce soir-là, il s’était effondré dans les bras de Scottie Pippen, image devenue légendaire.
Si le débat sur le « load management » continue d’agiter la NBA, Michael Jordan, lui, a livré son verdict : le jeu, la passion et le respect du public passent avant tout. Une philosophie intemporelle, à l’image du joueur qu’il a toujours été.
