Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Al Horford savait que rejoindre Golden State impliquerait de nouveaux défis, mais sans doute pas que les choses iraient aussi vite. Cinq matchs seulement après le début de la saison, le vétéran voit déjà son rôle évoluer, et pas dans le sens qu’il espérait. À 39 ans, celui qui pensait encore être un pilier du cinq majeur doit désormais s’adapter à une nouvelle réalité dans la rotation des Warriors.
Après un excellent départ de la franchise (quatre victoires en cinq rencontres), Steve Kerr a confirmé ce que beaucoup pressentaient : Jonathan Kuminga s’installe durablement dans le cinq de départ. Horford, qui revenait d’une blessure à l’orteil, aurait pu prétendre à une place dans le 5 majeur. Mais le coach des Warriors a décidé de prolonger la formule gagnante, préférant continuer à utiliser le vétéran en sortie de banc.
Kerr a d’ailleurs expliqué publiquement son choix après la victoire contre les Clippers. « Je pense que c’est le schéma que nous allons adopter. Je veux qu’Al [Horford] sorte du banc. S’il peut me donner 20 à 25 minutes, je préfère l’avoir pour finir les matchs si nécessaire, comme contre Denver », a confié le coach. Une déclaration claire qui confirme un changement de hiérarchie au sein de l’effectif californien.
Un nouveau rôle pour Horford, une opportunité pour la jeunesse
Cette décision s’inscrit dans la volonté de Kerr d’offrir davantage de responsabilités aux jeunes. Brandin Podziemski, notamment, a profité de cette nouvelle configuration pour briller. Auteur d’un match complet avec 12 points, cinq rebonds et quatre passes, il a pleinement saisi l’opportunité offerte par son entraîneur. « QP a été l’histoire du match. Il a été intrépide, a mis de gros tirs et a bien défendu. C’est une belle récompense pour lui et pour nous », a ajouté Kerr.
Pour Horford, la transition est plus rude. Face aux Clippers, il a semblé en difficulté, terminant avec seulement deux points et quatre rebonds en 21 minutes. Son adresse a fait défaut (20 % au tir, 0/3 à trois points), contrastant avec l’énergie et la mobilité de ses jeunes coéquipiers. Une situation difficile pour un joueur qui, il y a encore quelques mois, était un élément majeur du système défensif de Boston.
Ce repositionnement alimente également les interrogations sur la suite de sa carrière. L’ancien champion NBA avait longuement hésité à prendre sa retraite avant de rejoindre Golden State, séduit par la perspective d’épauler Stephen Curry dans une dernière quête de titre. Mais cette perte de statut remet en question la durabilité de son engagement sur deux saisons.
La concurrence interne ne joue pas non plus en sa faveur. Buddy Hield, Gary Payton II ou encore Trayce Jackson-Davis poussent pour obtenir davantage de minutes. Dans une équipe en pleine mutation, chaque performance compte, et la marge d’erreur est mince pour un vétéran de 39 ans.
