Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Le nom de Joel Embiid revient une nouvelle fois au centre d’un débat sur son engagement et son éthique de travail. Alors que le pivot des Sixers reste l’un des joueurs les plus dominants de la ligue, un ancien coéquipier vient de remettre en question la rigueur du MVP 2023 à l’entraînement. Des propos qui font grand bruit, notamment après le début de saison encourageant de Philadelphie.
Marcus Morris, vétéran passé par treize saisons en NBA, a partagé son ressenti sur son passage aux Sixers et sur la manière dont Embiid aborde le jeu. Selon lui, le talent du Camerounais ne fait aucun doute, mais son attitude au travail contraste avec celle d’autres superstars qu’il a côtoyées. « En venant d’autres équipes, j’ai vu à quel point certains gars travaillaient dur. Et ne pas voir Joel faire pareil, ça m’a un peu surpris », a-t-il confié.
Morris a tout de même nuancé son propos, rappelant qu’Embiid reste capable de performances historiques sans forcément passer des heures à se préparer. « Il a mis 70 points l’an dernier, mec. Il ne s’est même pas échauffé ! Littéralement, il ne s’est pas échauffé », a-t-il ajouté, admiratif mais interloqué. Derrière le compliment se cache une critique implicite : selon Morris, Embiid se repose trop souvent sur son talent brut plutôt que sur le travail quotidien.
Un talent hors norme, mais un engagement questionné
L’ancien ailier fort, qui a côtoyé des stars comme Kyrie Irving, Kawhi Leonard ou Jayson Tatum, estime que ces joueurs donnaient toujours le ton à l’entraînement. Comparé à eux, Embiid paraissait plus détaché, presque confiant au point de négliger certains aspects de la préparation. Cette perception rejoint celle de plusieurs observateurs qui pointent depuis des années le manque de régularité du pivot, notamment sur le plan physique et dans la gestion de ses blessures.
Le double meilleur scoreur de la ligue traîne encore l’étiquette du joueur fragile, souvent freiné par des pépins physiques dans les moments décisifs. Malgré des statistiques toujours impressionnantes, Embiid n’a jamais conduit les Sixers jusqu’aux finales de conférence. Ce constat pèse dans les comparaisons avec Nikola Jokic, aujourd’hui unanimement reconnu comme le meilleur pivot du monde.
Pour faire taire les critiques, Embiid devra prouver qu’il peut rester durablement au top sans sacrifier sa santé. Son début de saison, marqué par des performances solides malgré une gestion prudente de ses minutes, montre qu’il tente de trouver un meilleur équilibre. Derrière lui, la progression de Tyrese Maxey et l’émergence du rookie VJ Edgecombe offrent un cadre idéal pour relancer la franchise.
Mais si le talent d’Embiid ne fait aucun doute, c’est désormais sa discipline qui sera scrutée de près. Pour franchir un cap et redevenir un prétendant crédible au titre, le pivot devra accepter de consacrer autant d’énergie à la préparation qu’à la compétition.
