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Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Les Dallas Mavericks savaient que le début de saison serait délicat, surtout avec l’absence de Kyrie Irving. Pourtant, au centre des débats, c’est le choix audacieux de Jason Kidd qui attire toutes les attentions : faire évoluer Cooper Flagg, premier choix de la dernière draft, au poste de meneur. Une décision aussi intrigante que risquée, qui pourrait bien influencer le développement du jeune prodige à long terme.
Dès la préparation estivale, Kidd a expliqué vouloir tester les limites de son rookie. « Je ne regarde pas les postes. Je veux le mettre meneur, le rendre inconfortable et voir comment il réagit à la pression de diriger une équipe », déclarait-il récemment. « C’est normal d’échouer, c’est normal de perdre le ballon. On en a parlé ensemble. » Une approche expérimentale assumée, mais qui commence à susciter quelques doutes au sein des observateurs.
Selon Quinn Everts du site The Smoking Cuban, la stratégie pourrait freiner la progression du joueur. « Même si on savait dès le départ que son adaptation au poste de meneur serait compliquée, on entre désormais dans une zone dangereuse pour son développement. Il ne parvient pas à trouver ses repères dans l’attaque des Mavericks, alors même que l’équipe dispose des joueurs nécessaires pour le laisser évoluer à son poste naturel », analyse-t-il, tout en pointant la détermination de Kidd à transformer Flagg en “meneur taille XXL”.
Un pari risqué pour Jason Kidd et les Mavericks
Malgré ces critiques, certains signes positifs apparaissent déjà. Kidd a souligné la maturité et le leadership de son jeune joueur, qualités rares à cet âge. « Ce que les gens ne voient pas, c’est à quel point ses coéquipiers apprécient qu’il dirige l’équipe. C’est quelque chose de très rare dans cette ligue, et c’est un vrai atout », a-t-il ajouté. Des propos qui traduisent la confiance du coach dans la personnalité du rookie, même au cœur d’une période d’apprentissage difficile.
Pour le moment, le pari semble aussi ambitieux qu’instable. Sans Irving, Flagg reste contraint d’assumer la création offensive face à des défenseurs aguerris, un rôle qui ne correspond pas encore pleinement à son profil. Son talent brut est indéniable, mais son positionnement hors de sa zone de confort pourrait le détourner de ses points forts : la polyvalence, la défense et le jeu sans ballon.
Ce choix illustre un dilemme classique pour les équipes qui misent sur un joueur générationnel : accélérer son apprentissage ou le laisser progresser naturellement. Kidd, fidèle à sa philosophie de développement par l’adversité, semble opter pour la première option. Cependant, dans une conférence Ouest plus relevée que jamais, la patience pourrait être une ressource aussi précieuse que la créativité tactique.
Si Cooper Flagg parvient à transformer ces difficultés en force, cette période pourrait devenir un tremplin vers la maturité. Mais si les erreurs s’accumulent, le risque d’un blocage psychologique n’est pas à exclure. Pour Kidd, la mission est claire : protéger son joyau tout en le forgeant. Pour Flagg, c’est le moment de prouver que le rôle de meneur, même temporaire, peut devenir le terrain de sa plus grande évolution.
