Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Kevin Durant n’a jamais caché ses ambitions ni son exigence envers lui-même. Mais à 37 ans, l’ancien MVP semble désormais plus attaché à la stabilité qu’à de nouveaux défis improbables. Interrogé sur la possibilité d’être échangé vers une petite franchise, la superstar a tenu des propos sans ambiguïté, révélant un état d’esprit tourné vers la maîtrise de sa fin de carrière.
Durant, désormais sous les couleurs des Houston Rockets, continue d’afficher une régularité impressionnante malgré le poids des saisons. Passé par Seattle, Oklahoma City, Golden State, Brooklyn puis Phoenix avant d’atterrir au Texas, il incarne à la fois le talent pur et la mobilité extrême du joueur moderne. Pourtant, le vétéran a visiblement tiré un trait sur les expériences improvisées et les marchés secondaires de la NBA.
Sur le plateau du Pivot Podcast, KD a d’ailleurs lâché une phrase qui a fait grand bruit : « Oh bien sûr. Si je suis échangé un jeudi au hasard, comme ça, qu’ils m’envoient à Charlotte ou à Milwaukee… Ca sera non, non… Rien contre ces villes, mais je ne me vois pas du tout être transféré dans un endroit comme ça. » Une déclaration forte, qui en dit long sur sa vision actuelle du basket et sur le rapport qu’il entretient avec la notion de contrôle.
Une carrière guidée par le choix, pas le hasard
Depuis ses débuts à Seattle, Durant a toujours cherché à écrire son propre scénario. À Oklahoma City, il a façonné une équipe jeune et compétitive avant de rejoindre Golden State pour décrocher deux titres consécutifs en 2017 et 2018. Mais ces succès ont souvent été ternis par les critiques liées à son départ des Thunder. Par la suite, ses passages à Brooklyn et Phoenix ont confirmé son attrait pour les grands marchés, où l’exposition médiatique et le niveau d’ambition sont plus élevés.
Aujourd’hui, son aventure à Houston lui offre un équilibre inédit. Entouré d’une génération montante, Durant se mue en mentor tout en conservant son efficacité légendaire. Avec des moyennes de 27,5 points, 5,8 rebonds et 2 passes par match, il reste un modèle de constance et d’élégance offensive. À ce stade de sa carrière, l’ancien MVP ne veut plus être ballotté par les décisions des dirigeants, préférant terminer son parcours là où il se sent pleinement investi.
Loin de dénigrer les petits marchés, KD semble avant tout refuser l’imprévisibilité d’un transfert subi. Après tant de changements, il veut maîtriser son ultime chapitre, sans qu’un échange impromptu ne vienne tout bouleverser. Ses propos traduisent aussi une volonté de reconnaissance : celle d’un joueur qui estime avoir gagné le droit de choisir sa sortie.
À Houston, Durant s’accroche encore à un objectif clair — celui d’un dernier titre. Les Rockets ne figurent pas encore parmi les favoris, mais leur progression rapide laisse entrevoir un possible retour au premier plan. Et tant qu’aucun avion n’est affrété vers Charlotte, Milwaukee ou une autre petite ville de la ligue, Kevin Durant semble bien décidé à écrire lui-même la dernière page de sa légende.
