Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Figure populaire du divertissement français depuis des décennies, Patrick Sébastien n’a jamais eu peur de se raconter sans fard. Derrière le chanteur, derrière l’animateur, derrière l’homme de télévision qui a fait rire, danser et vibrer des millions de Français, il y a aussi une trajectoire intime marquée par des traumatismes et des excès – parfois même très lourds, notamment concernant l’alcool.
Pas toujours épargné par la vie, Patrick Sébastien est également un excessif dans l’âme. Ce trait de caractère a parfois été positif pour certains de ses projets personnels, mais il aurait aussi pu le mener jusqu’aux abysses, notamment sur un ennemi bien précis qui lui a longtemps résisté dans les années 1970 et au début des années 1980 : l’alcool.
Son rapport à la boisson aurait pu lui coûter beaucoup plus cher. Et Patrick Sébastien lui-même l’a dit : il a mis longtemps à prendre conscience qu’il avait dépassé toutes les limites. Dans le podcast « LEGEND », l’homme de 71 ans a raconté, comme rarement, la réalité brute de ces années-là :
« J’y suis allé très fort. J’ai fait dix ans où je buvais à peu près 1,5 litres de whisky par jour… Oui, quand même ! Au début, c’était de l’alcool festif. Et après, quand je suis arrivé dans le show-bizz, je me suis mis à continuer à picoler tous les soirs et au bout d’un moment, j’en ai été conscient. Et là, je me suis aperçu que j’avais été trop loin. Le jour de mon anniversaire, je m’en souviendrais toujours, le jour de mes 32 ans, j’ai pris mon dernier verre, je l’ai renversé par terre et j’ai dit : ‘Plus jamais !’ (…) J’ai passé deux ans sans une goutte d’alcool. Au bout de deux ans, j’ai bu un verre, j’étais malade »
La prise de conscience a été radicale. Et la rupture, définitive. Désormais, c’est une consommation contrôlée, marginale, et sans aucune recherche d’ivresse. Il l’affirme lui-même avec beaucoup de hauteur de vue :
« Je bois un verre de vin, peut-être à table, quelquefois, une bière, mais l’ivresse, c’est fini. Cette année, je fête mes 40 ans sans cuite et c’est très bien. La cuite festive c’est bien, mais l’alcoolisme, c’est très grave (…) Tu deviens un autre »
Une parole rare, dont le poids est immense venant d’un homme qui a connu ces dérives de l’intérieur.
Et si l’alcool ne fait plus partie de sa vie comme avant, tout n’a pas été purifié pour autant. Patrick Sébastien continue aujourd’hui de fumer environ deux paquets par jour, et assume totalement. Selon lui, la cigarette « fait partie de (s)on équilibre ». Reste donc encore ça à régler !
