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Par Rédaction | Sport
Les débuts de Cooper Flagg à Dallas n’ont rien d’ordinaires. Pour sa première saison professionnelle, le prodige de 18 ans se retrouve propulsé à un poste qu’il n’occupait pas à l’université : celui de meneur de jeu. Une décision inattendue de Jason Kidd, qui intrigue autant qu’elle divise parmi les observateurs des Mavericks.
Depuis le début de la saison, la jeune recrue a enchaîné les titularisations à la mène, souvent au prix d’un jeu collectif limité. Dallas figure actuellement parmi les pires équipes de la conférence Ouest, notamment en raison d’un manque criant de fluidité offensive. L’équipe se classe 26e de la NBA en ratio de passes décisives et 22e en pourcentage de balles perdues. Flagg, malgré son potentiel, ne tourne qu’à trois passes par rencontre, un chiffre modeste pour un joueur censé organiser le jeu.
Jason Kidd a toutefois tenu à justifier ce choix en conférence de presse, pointant notamment le contexte compliqué du début de saison. « Il y a plusieurs raisons à sa position de meneur. La première, c’est la santé de l’équipe. Après le camp d’entraînement, nous avons connu beaucoup de blessures, donc nous avons voulu que Cooper ait la balle entre les mains », a expliqué l’entraîneur des Mavericks, conscient des critiques suscitées par son expérimentation.
Un apprentissage accéléré pour préparer l’avenir
L’absence prolongée de Kyrie Irving a clairement pesé dans la balance. Victime d’une rupture du ligament croisé en mars dernier, le vétéran n’a toujours pas de date de retour précise. Malgré la signature estivale de D’Angelo Russell, Kidd préfère miser sur une rotation plus défensive, quitte à sacrifier la créativité offensive. « L’autre raison, c’est l’expérience. Gérer la pression en avril, quand on joue pour quelque chose de plus grand, c’est essentiel. Avoir cette responsabilité dès maintenant est une bénédiction pour lui », a ajouté Kidd, soulignant la volonté d’anticiper les joutes des playoffs.
Reste que le pari semble risqué pour une équipe encore loin de garantir sa place en séries. Avec un net rating de -11,5, Flagg subit logiquement la rigueur du très haut niveau, tout en essayant d’assimiler un rôle inédit. Ses pertes de balle fréquentes et ses difficultés à créer pour ses coéquipiers traduisent un apprentissage en accéléré, parfois brutal.
Pourtant, certains au sein de la franchise voient ce passage difficile comme un mal nécessaire. En forçant Flagg à développer sa vision de jeu, Dallas espère façonner un joueur plus complet et capable d’endosser plusieurs responsabilités à long terme. La saison est encore longue, et le jeune homme ne manque ni de courage ni de discipline pour apprendre.
Les Mavericks devront néanmoins trouver le juste équilibre entre formation et compétitivité. Car si le développement de Flagg représente un investissement sur l’avenir, la course aux playoffs n’attendra pas. Jason Kidd le sait : son expérience actuelle façonnera sans doute la prochaine étape du projet texan — mais elle pourrait aussi en compromettre les ambitions immédiates.
