Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Depuis plus de dix ans, les Golden State Warriors incarnent l’excellence dans la NBA. Mais à force de régner, la franchise californienne attire désormais les convoitises comme les frustrations. Chaque affrontement contre Stephen Curry et ses coéquipiers semble se transformer en défi personnel pour leurs adversaires, bien décidés à se mesurer aux champions d’hier. Et Draymond Green l’a rappelé : les Warriors sont aujourd’hui la cible à abattre.
Quatre titres en dix ans, une empreinte mondiale et un style de jeu devenu une référence : l’héritage des Warriors dépasse les simples statistiques. Pourtant, cette domination a un prix. Comme les Bulls de Jordan ou les Lakers de Kobe à leur époque, Golden State est désormais l’équipe contre laquelle tout le monde veut briller. Que ce soit un joueur établi ou un jeune en quête de reconnaissance, affronter les Warriors devient une occasion unique de se faire un nom.
Draymond Green, pilier du vestiaire, a évoqué cette réalité après deux défaites consécutives contre Milwaukee et Indiana, deux matchs où des joueurs inattendus se sont sublimés. « Soyons honnêtes, Giannis était absent lors du premier match. Et du côté d’Indiana, Haliburton, Mathurin, McConnell, Toppin et Nembhard ne jouaient pas. Mais ces matchs-là sont les plus difficiles pour nous. » Une déclaration qui illustre la difficulté pour les vétérans de Golden State de rester concentrés face à des adversaires moins médiatisés, mais surmotivés.
Le “Warriors effect” selon Draymond Green
Pour Green, cette situation n’a rien de nouveau. Le quadruple champion voit dans ces performances adverses la conséquence directe du statut de son équipe : « Chaque fois qu’une star est absente contre nous, il y a toujours des gars qui se surpassent. C’est l’effet Warriors. Beaucoup de jeunes ont grandi en nous regardant gagner. Alors quand ils jouent contre nous, c’est comme leurs Finales NBA. C’est un rêve d’enfance qui se réalise. » Des propos lucides, traduisant la conscience d’un joueur habitué à être la cible de toutes les ambitions.
Cette saison, les Warriors affichent un bilan de 4 victoires pour 3 défaites, loin d’être inquiétant, mais révélateur d’une période d’ajustement. Green en est conscient et appelle à une meilleure gestion de ces matchs “pièges”. « On affronte toujours la meilleure version des autres. Ce n’est pas une excuse, mais on doit grandir. Il faut éteindre le feu avant qu’il ne prenne. » Une façon pour lui de rappeler que dans la NBA actuelle, aucune équipe ne peut se permettre de relâchement, surtout quand elle représente une cible aussi symbolique.
Le vétéran a également souligné que le talent est omniprésent dans la ligue. « Les gens pensent que parce qu’un joueur joue peu, c’est un “remplaçant” de fond de banc. C’est faux. Ces gars attendent leur moment. Tu les laisses prendre deux tirs faciles, et soudain ils sont en feu. Dans cette ligue, tout le monde peut jouer. » Une phrase qui résume à elle seule la difficulté de maintenir un niveau d’exigence constant face à une NBA plus compétitive que jamais.
Portée par le duo Stephen Curry – Jimmy Butler, Golden State reste l’une des attractions majeures du championnat. Chaque match des Warriors attire les projecteurs, les caméras et les ambitions. Mais cette notoriété, si enviée, s’accompagne d’une pression constante : celle d’affronter des adversaires toujours à 100 %. Et comme le dit si bien Draymond Green, dans cette ligue, « chaque soir, quelqu’un rêve de nous battre. »
