Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Depuis des années, Marie Drucker traîne cette étiquette tenace : celle d’une journaliste devenue incontournable parce qu’elle appartient à l’une des familles les plus emblématiques du paysage audiovisuel français. L’ombre de son oncle Michel Drucker plane au-dessus d’elle depuis ses débuts, comme un héritage… mais aussi comme un fardeau. Jusqu’ici, elle avait toujours évité de s’étendre sur le sujet. Mais ces derniers mois, elle a accepté d’aller plus loin que jamais.
Être issue d’une famille de télévision aussi prestigieuse que celle des Drucker, et notamment de l’indémodable Michel : est-ce une chance ou une contrariété ? Marie Drucker n’a longtemps pas souhaité répondre. Au micro de « Télé 7 Jours » il y a deux ans, elle avait par exemple prudemment coupé court à toute question sur sa famille. Une ligne rouge qu’elle se refusait à franchir, sans la moindre ambiguïté :
« Je ne réponds jamais aux questions sur la vie privée ou la famille. La meilleure réponse à votre question, c’est : regardez-le à la télé ».
Mais plus récemment, cette fois dans le podcast de « Femmes Actuelles », la journaliste s’est livrée avec une transparence rare. Elle a ainsi reconnu qu’elle a dû composer avec les remarques invisibles, celles qui ne se disent pas en face, tout en revendiquant un début de carrière construit à la force du travail, loin de tout raccourci.
« Si ça a été dur de faire ma place ? C’est une question qu’on m’a posée 7 millions de fois mais qu’on ne me pose plus depuis des années en réalité, et franchement je ne sais pas. Je ne suis pas dupe ni naïve mais en tout cas personne n’a jamais, mais vraiment jamais, fais aucune remarque ou aucune allusion devant moi. Mais quand je dis que je ne suis pas naïve, c’est que je suis sûre que ces remarques ont certainement eu lieu dans mon dos, au début au moins.
À I>Télé, on m’a tout de suite proposé une grande exposition. Mais j’ai dit : ‘Ah non, non, moi je veux faire la nuit !’ Et ça tombait très bien, parce que personne ne voulait faire la nuit, les horaires c’était 23 heures jusqu’à 6 heures du matin. Mais, je tenais la boutique, on était que deux, un technicien et moi. C’était beaucoup de travail. J’ai fait mes classes ».
Aujourd’hui encore, certains continuent d’associer son parcours au nom qu’elle porte. Mais Marie Drucker semble avoir fait la paix avec cette idée : son identité professionnelle, elle se l’est construite elle-même, et ceux qui ont connu l’envers du décor le savent très bien. Elle ne cherche plus à convaincre : elle constate, simplement, que l’étiquette n’a jamais eu le dernier mot sur sa trajectoire. Et son talent.
