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Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Les soirées NBA offrent parfois des confrontations qui dépassent le simple cadre du jeu. Celle entre Victor Wembanyama et Kevin Durant, à Houston, en faisait partie. Dans une rencontre physique et intense, le jeune Français a une nouvelle fois prouvé qu’il pouvait rivaliser avec les meilleurs tout en gardant la tête froide.
Le match, disputé face à des Rockets combatifs et un Durant toujours redoutable, a mis en lumière la capacité de Wembanyama à encaisser la pression et à s’adapter au rythme imposé par les plus grandes stars de la ligue. Malgré la fatigue d’un troisième affrontement en cinq jours, le Français a montré une maturité impressionnante pour un joueur de son âge, dominant plusieurs séquences défensives tout en imposant sa présence dans la raquette.
Après la rencontre, le prodige des Spurs est revenu sur cette bataille dans un ton calme et lucide. « Je me sens bien. C’était le plus physique des trois derniers matchs celui-là, mais voilà le plus important c’est de frapper en premier, mais franchement ça va. La relation que j’ai avec Kevin Durant ? C’est une relation d’adversaire. Même si j’ai des centaines de questions à lui poser, j’imagine que j’attendrai qu’il prenne sa retraite (il sourit). Plus sérieusement, c’est quelqu’un que je respecte, un joueur que je respecte. Il m’intéresse énormément, mais notre relation est uniquement celle d’adversaire. »
Entre admiration et affirmation personnelle
Cette déclaration illustre parfaitement le mélange de respect et de détermination qui anime Wembanyama. Admirateur déclaré de Kevin Durant depuis ses débuts, le Français ne cache pas l’influence que la star des Rockets a eue sur sa vision du jeu. Mais sur le parquet, il refuse toute forme de hiérarchie symbolique : pour lui, chaque duel est une occasion d’apprendre autant que de s’imposer.
L’affrontement avec Durant aura permis de mesurer à quel point le jeune intérieur a progressé, notamment dans sa gestion des contacts et son sens du timing défensif. Malgré l’intensité du match, il a su conserver son sang-froid et son agressivité, confirmant les progrès soulignés par Mitch Johnson ces dernières semaines. Wembanyama n’est plus seulement un phénomène prometteur : il devient peu à peu un pilier central dans le dispositif de San Antonio.
Cette attitude traduit une maturité rare à seulement 21 ans. En assumant pleinement cette dualité — respect profond pour les légendes et volonté d’écrire sa propre histoire — Wembanyama s’inscrit déjà dans une trajectoire de leader naturel. Ce duel face à Durant n’était donc pas seulement un match, mais une étape symbolique dans sa construction d’homme et de joueur.
S’il continue sur cette voie, Victor Wembanyama pourrait bien devenir à son tour une référence pour la génération suivante. Mais pour le moment, le Français a encore beaucoup de travail, et Durant pourrait bien lui filer un petit coup de main à l’occasion.
