Par Rédaction | Sport
Nikola Jokic n’a jamais été un joueur comme les autres. Dans un univers où la pression dévore les plus grands, le triple MVP des Denver Nuggets semble évoluer dans une bulle impénétrable. À chaque match, qu’il s’agisse d’une finale ou d’un simple soir de saison régulière, le Serbe affiche la même sérénité déroutante. Rien ne semble pouvoir l’atteindre, pas même les enjeux les plus démesurés.
Ce calme absolu n’est pas le fruit d’un long travail mental ou d’un accompagnement psychologique. Jokic l’assure, il est né avec cette disposition naturelle. Là où d’autres s’effondrent sous le poids de la pression, lui avance sans trembler. Cette maîtrise émotionnelle, presque instinctive, a façonné son identité sur et en dehors du parquet.
« La pression, c’est quelque chose de mauvais pour toi », a expliqué Jokic. « Tu dois juste aller jouer, comme si c’était un match de basket dans ma ville natale. Il faut garder cette mentalité et jouer le jeu. Pas de pression. Oui, tu dois faire ton travail, mais au fond, ce n’est qu’un jeu. » Une philosophie simple, mais redoutablement efficace, qui résume à elle seule la façon dont le pivot serbe aborde son métier.
Un tempérament à part dès l’enfance
Nikola Jokic a grandi dans une atmosphère bien différente de celle qu’il dégage aujourd’hui. Son père, décrit comme nerveux et perfectionniste, incarnait tout l’opposé de sa nature tranquille. « Mon père n’est pas vraiment quelqu’un de détendu. Il est nerveux, il veut tout faire. Moi, je suis complètement l’inverse. Je suis calme… Je le rends fou aujourd’hui parce que rien ne peut m’atteindre », a-t-il confié avec humour.
Ce tempérament a permis à Jokic de ne jamais se laisser impressionner, même lorsqu’il a rencontré ses idoles. Enfant, il ne pouvait pas regarder les matchs NBA à la télévision en Serbie, mais il découvrait ses héros à travers des vidéos sur Internet. Parmi eux, Tim Duncan, modèle absolu pour le jeune intérieur. Lorsqu’il a finalement affronté la légende des Spurs durant sa saison rookie, Jokic a su garder la tête froide : 23 points, 12 rebonds, et une maturité déjà frappante.
« J’adorais Tim Duncan, et jouer contre lui, c’était énorme pour moi », a-t-il raconté. « Mais dès que tu entres sur le terrain, si tu penses à ce qu’il a accompli ou à ce qu’il représente, tu ne seras pas bon. Tu ne dois penser qu’à toi, à ton jeu, et rester toi-même. » Une approche qui illustre parfaitement la constance et le détachement du Joker.
Aujourd’hui, cette sérénité hors du commun est devenue sa signature. Qu’il s’agisse d’un tir décisif ou d’un trophée de MVP à aller chercher, Nikola Jokic ne s’écarte jamais de sa ligne de conduite. Dans une ligue où la tension est permanente, il rappelle que le basket reste, avant tout, un jeu — et c’est peut-être là, plus que dans ses statistiques, que réside sa véritable grandeur.
