Par Rédaction | Sport
Malgré une victoire symbolique face à Washington, l’atmosphère reste lourde à Dallas. La franchise texane, désormais orpheline de Luka Doncic, traverse une crise profonde marquée par des défaites en série et une perte de confiance du public. Les critiques se multiplient autour du manager général Nico Harrison, désigné coupable d’un projet sportif en déroute. Pourtant, certains observateurs invitent à la prudence avant de tirer sur l’ambulance.
Marc Stein, journaliste réputé et observateur aguerri du basket texan, estime qu’un licenciement de Harrison ne ferait qu’effleurer la surface du problème. Pour lui, la situation des Mavericks dépasse de loin les compétences d’un seul homme. L’équipe, décimée par les blessures et encore marquée par le départ de Doncic, manque aujourd’hui de repères, d’identité et surtout de profondeur. Les choix du front office ont certes contribué à cette spirale négative, mais l’enracinement des difficultés semble bien plus profond.
Sur le podcast ALL-NBA, Stein a résumé la situation sans détour : « Il n’y a pas de solution simple ici. Beaucoup de travail attend cette équipe, même si un changement est opéré ». Des propos lucides, qui soulignent l’ampleur du chantier. Car si Harrison venait à être remplacé, son successeur hériterait d’un effectif diminué et d’une situation contractuelle complexe. L’idée d’un limogeage pourrait donc n’être, selon Stein, qu’un moyen symbolique d’apaiser des supporters frustrés, sans effet réel sur le terrain.
Un geste plus politique que sportif
D’après ESPN, la direction texane envisagerait sérieusement l’avenir de Harrison après un début de saison catastrophique (3 victoires pour 7 défaites). Mais pour Stein, cette décision ne ferait que « tendre une branche d’olivier » à des fans désabusés. Les absences de Kyrie Irving (genou) et d’Anthony Davis (mollet) fragilisent une équipe déjà en perte de confiance, tandis que le jeune Cooper Flagg, pourtant premier choix de la Draft 2025, peine à s’adapter à son nouveau rôle de meneur.
Le journaliste insiste sur un autre point : la stratégie globale de la franchise doit être repensée. « Il y a tellement de travail à faire pour remettre cet effectif à niveau… Et même si un nouveau dirigeant arrive, à quel point ce poste peut-il être attractif aujourd’hui ? » s’interroge Stein. Les Mavericks ont perdu le contrôle de leurs choix de draft entre 2027 et 2030, conséquence directe des multiples échanges effectués à l’époque pour entourer Doncic. Résultat : peu de flexibilité et un avenir incertain.
Stein avance même une idée provocatrice mais réaliste : accepter la souffrance. Selon lui, « perdre, c’est ce qu’il y a de mieux pour Dallas en ce moment, car la franchise détient son choix de draft cette année ». En d’autres termes, tanking assumé pour préparer la reconstruction. Une stratégie qui pourrait rappeler celle de 2025, lorsque Dallas avait décroché le premier choix malgré une probabilité infime.
La comparaison avec Denver, champion en 2024 malgré des turbulences internes, souligne l’écart entre une organisation solide et une autre en perdition. Les Mavericks, eux, doivent composer avec un effectif déséquilibré : Irving et Davis blessés, Klay Thompson vieillissant, et un Flagg encore en apprentissage. Autant d’éléments qui rendent illusoire l’idée qu’un simple changement de dirigeant puisse inverser la tendance.
