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Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Les temps sont durs pour Golden State, et même les piliers de la dynastie commencent à s’interroger. Après une nouvelle défaite humiliante face à Oklahoma City, Stephen Curry et Draymond Green ont tiré la sonnette d’alarme. Les deux vétérans ont remis en question la véritable implication de leur équipe dans la quête de victoire.
La soirée a viré au cauchemar pour les Warriors, battus 126 à 102 sans qu’aucun joueur ne dépasse les 15 points. Une prestation apathique qui a fait bondir Draymond Green. En conférence de presse, l’intérieur n’a pas mâché ses mots, pointant du doigt un manque d’envie et d’unité. Selon lui, la flamme collective semble s’être éteinte depuis plusieurs semaines, un constat rare venant d’un joueur connu pour défendre corps et âme son équipe.
Green a expliqué que cette baisse d’intensité reflétait une perte d’identité du groupe : « Je pense qu’à une époque, tout le monde était prêt à tout pour gagner, peu importe le rôle à jouer. En ce moment, ce n’est plus le cas. Tout le monde a ses propres objectifs, et si ton objectif personnel ne sert pas celui de l’équipe, alors c’est un problème », a-t-il déclaré, avant d’ajouter qu’il fallait retrouver cet esprit de sacrifice qui faisait la force des Warriors par le passé.
Une fracture qui interroge sur l’état d’esprit de l’équipe
Dans la foulée, Stephen Curry a confirmé le malaise ressenti par son coéquipier. Le meneur, visiblement affecté, a lui aussi évoqué un manque de cohésion dans les moments difficiles. « L’ambiance n’est pas bonne. Quand tu ne gagnes pas, tu cherches des coupables au lieu de te concentrer sur les efforts à fournir. Il faut se battre sur chaque possession, courir, défendre, prendre soin du ballon. Ce n’est pas une question de réussite aux tirs, mais d’engagement », a expliqué le double MVP, insistant sur la nécessité d’un sursaut collectif.
Curry a d’ailleurs vécu une soirée compliquée, terminant avec seulement 11 points et une première faute flagrante dans sa carrière. Une frustration visible, symbole d’une équipe à la peine sur tous les plans. Green, lui, n’a guère fait mieux avec trois petits points et une implication en demi-teinte. Leur frustration, palpable, illustre une situation où les leaders semblent démunis face à un groupe qui ne répond plus.
Le contexte n’arrange rien : après un départ de saison poussif, Golden State pointe à la limite du play-in. Le manque de constance, les blessures, et les erreurs de concentration se multiplient. Et face à des franchises de plus en plus compétitives, les Warriors n’ont plus la marge de manœuvre d’autrefois. Les critiques, désormais, viennent de l’intérieur même du vestiaire.
Pourtant, tout n’est pas perdu. Curry a tenu à rappeler que la saison restait longue et que la situation pouvait encore s’inverser. Mais cette fois, l’avertissement sonne comme un dernier appel. Si Golden State veut sauver son héritage, il faudra bien plus qu’un coup d’éclat individuel : c’est une renaissance collective que réclament désormais ses deux voix les plus respectées.
