Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Près d’un demi-siècle après sa disparition, Claude François continue de fasciner autant qu’il alimente les rumeurs les plus folles. Mais cette fois, l’un de ses plus proches collaborateurs a tenu à remettre les pendules à l’heure, revenant en détail sur les circonstances exactes du drame survenu le 11 mars 1978. Loin des fantasmes qui se sont répandus depuis.
Quelques mois seulement après le triomphe de « Alexandrie, Alexandra », Claude François disparaissait brutalement, laissant derrière lui un pays en état de choc. De retour chez lui dans la nuit du 10 au 11 mars, le chanteur décide de prendre une douche dans sa baignoire. Voyant un luminaire pendre dangereusement au-dessus de lui, il tente de le redresser à la main. La suite est connue : une électrocution fatale, aussi soudaine qu’insensée.
Très vite, les rumeurs s’emballent. Suicide, overdose, accident intime… tout y passe. Des versions catégoriquement réfutées par Neilo Feel, ancien batteur du chanteur et auteur du livre « Cloclo et moi ». Interrogé par Le Parisien, il remet les faits à leur place :
« Faux ! C’est la mort la plus bête qui soit, mais Claude était comme ça, maniaque. Je me suis rendu dans son appartement. Je l’ai vu allongé. Un maquillage camouflait ses mains noircies. »
« Kathleen (sa dernière compagne) était là, dévastée. Tout comme sa mère qui, dévorée par le chagrin, est tombée plusieurs fois. »
Présent lui aussi dans les heures qui ont suivi le drame, Daniel Guichard s’était confié par le passé, évoquant l’atmosphère glaçante du lieu :
« Je suis resté longtemps, dans une ambiance particulière, où tout le monde était tétanisé. »
De son côté, Dave a raconté au micro de RTL la demande singulière qu’il avait reçue ce jour-là :
« C’est Jean-Pierre Bourtayre, qui travaillait dans la maison de disques de Claude, qui m’a dit : ‘Il faut vraiment que tu viennes lui dire adieu’. C’était étrange et compliqué. Je me souviens surtout de sa mère qui hurlait de douleur et du regard presque agressif de Kathalyn Jones. Je trouve ça vraiment monstrueux comme accident. »
Au-delà du choc, Neilo Feel a aussi tenu à rétablir la vérité sur la personnalité complexe de son ancien patron. Souvent dépeint comme tyrannique, il reconnaît ses excès, mais aussi son génie :
« Il était très exigeant, c’est vrai. Lors d’un concert, il pouvait nous insulter devant un public qui ne comprenait rien à la scène. Quand il était en colère, il nous glissait des messages dans les paroles de ses chansons. Il lui arrivait de lancer un baiser à un musicien, cela voulait dire : ‘Je te déteste’. Alors oui, il était jaloux, macho, susceptible. Mais sans cette facette, il n’aurait jamais été la star qu’il est encore. Travailler à ses côtés fut la meilleure des écoles. Il était unique. »
Plus de quarante-cinq ans après les faits, les témoignages convergent : la mort de Claude François n’a rien d’un mystère. C’est bien une banale électrocution, survenue dans un moment de manie domestique, qui a mis fin à la vie d’un des plus grands showmen français. Un accident tragique, à l’image d’une existence menée tambour battant, et d’un artiste qui, encore aujourd’hui, reste unique dans le cœur du public.
