Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Huit ans après la mort de Johnny Hallyday, Michel Polnareff, aujourd’hui âgé de 81 ans, reste l’un des rares artistes de cette génération à parler sans langue de bois de l’héritage du Taulier. S’il n’a jamais partagé la scène ou le studio avec lui, l’admiration était réciproque et profonde. Mais depuis décembre 2017, l’Amiral a pris clairement position dans le camp de ceux qui regrettent que Johnny repose loin de la France et que son image ait été abîmée par les querelles familiales.
Depuis la disparition de Johnny Hallyday en 2017, Michel Polnareff, aujourd’hui âgé de 81 ans, n’a jamais vraiment caché son malaise face à la manière dont l’après-Johnny s’est déroulé. Très touché par la mort du chanteur, l’Amiral avait fait part à l’époque de son immense tristesse, mais aussi d’un certain soulagement de savoir son ami enfin délivré de la maladie :
« Je suis terriblement bouleversé. Mais quand on a un ami – et c’en était un – on n’a pas envie d’entendre que cette personne souffre. Bien sûr que je suis bouleversé par son départ, que je suis triste. Mais j’ai un ami qui ne souffre plus et ça c’est très important. Je suis triste et libéré. »
Si Polnareff n’était pas le plus proche collaborateur de Johnny, les deux artistes s’appréciaient et se respectaient profondément. Mais après la mort du rocker, l’interprète de « Lettre à France » a très vite montré où il se situait dans les tensions qui ont secoué le clan Hallyday : du côté de David, sans l’ombre d’un doute.
La décision de Laeticia d’enterrer Johnny à Saint-Barth avait déjà provoqué sa colère. Sur ses réseaux, il avait publié un message cinglant, choqué que les fans n’aient pas accès à la tombe de leur idole :
« Je trouve étrange qu’on soustraie l’enveloppe de Johnny à son public, et qu’on rende impossible à ses fans la possibilité de lui montrer à quel point ils sont attachés à lui. Johnny Hallyday fait partie du monde de Saint-Barth dans un univers de vacances ensoleillées, mais son patrimoine réel est celui de la France.
En France métropolitaine, ses admirateurs pourraient déposer une fleur, un message, une photo, un trèfle à quatre feuilles sur sa tombe. Je trouve impensable qu’on empêche tous ceux qui se trouveraient, tout comme moi, inconsolables de cette immense perte et de son courage, dans l’incapacité de lui montrer leur reconnaissance par une impossibilité de la lui démontrer. »
Un reproche frontal adressé à Laeticia, à lequel elle n’a jamais répondu. Polnareff, lui, a poursuivi dans la même ligne lorsque l’affaire de l’héritage a explosé. Là encore, il a pris fait et cause pour David Hallyday, dont il loue la droiture :
« Je suis très ami avec Sylvie et David, David est un mec formidable, droit, très honnête. Cela m’attriste, car l’image de Johnny en pâtit, mais je ne peux pas dire que cela m’étonne. Quand je vois quels sont les autres intervenants… »
Avec le recul, Polnareff est resté constant dans sa position : Johnny, selon lui, appartenait à son public, et David représentait la continuité morale et familiale du Taulier. Laeticia, en revanche, n’a jamais trouvé grâce à ses yeux. Pour l’Amiral, le respect qu’il portait à Johnny allait de pair avec son soutien à son fils, qu’il considère comme l’héritier légitime, autant humainement qu’artistiquement.
