Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Comédie culte parmi les cultes, « Le dîner de cons » fait partie de ces films devenus intemporels. Sorti en 1998, porté par un duo inoubliable formé par Thierry Lhermitte et Jacques Villeret, le long-métrage a explosé le box-office et continue, près de 30 ans plus tard, d’amuser chaque nouvelle diffusion. Pourtant, derrière ce succès populaire, l’expérience n’a rien eu d’une promenade de santé pour les acteurs principaux. Et Lhermitte vient de le rappeler sans détour.
Si cette réussite a évidemment marqué le cinéma français, le tournage du « Dîner de cons » a laissé des souvenirs bien plus contrastés aux comédiens. Menés d’une main de fer par Francis Veber, réputé pour sa précision absolue et son exigence millimétrée, Thierry Lhermitte, Jacques Villeret et consorts ont vécu un processus très rude. Invité récemment sur le plateau de « C à Vous », l’acteur a d’ailleurs livré son ressenti brut :
« C’était un tournage difficile, parce que Francis Veber est très exigeant. Il veut entendre ce qu’il avait dans la tête quand il écrivait, et pas autre chose. Bon, c’est comme un auteur qui veut entendre sa composition, sa partition, comme il l’a écrite, pas autrement, pas interprétée autrement… Il avait raison, presque tout le temps. »
Ces confidences rejoignent celles qu’il avait déjà faites en 2021, toujours dans l’émission de France 5, où il disait clairement avoir vécu cette période comme une épreuve formatrice… mais éprouvante.
« Je n’étais pas habitué à ça. Honnêtement, j’ai beaucoup appris, mais j’ai beaucoup souffert de ça. C’est le sens. Il veut le sens qu’il a écrit. Il veut entendre ça, et non pas une chose qui nous arrange, que l’on ferait parce qu’on sait bien le faire. »
Jacques Villeret, alors au plus mal psychologiquement, avait lui aussi brièvement évoqué la réalité du tournage dans Le Point. Quelques mots seulement… mais qui disaient tout.
« Ce fut 98% de boulot, et 2% de rigolade. »
Au final, si « Le dîner de cons » a fait rire la France entière et continue de faire rire des millions de téléspectateurs, il n’a certainement pas fait rire ceux qui l’ont tourné. Entre l’exigence implacable de Francis Veber, la pression artistique et l’état fragile de Jacques Villeret, Thierry Lhermitte admet aujourd’hui à quel point l’expérience fut intense. Une souffrance à l’époque… mais au service d’un monument du cinéma français.
