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Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Victor Wembanyama continue de provoquer des réactions fortes partout où il passe, y compris chez les défenseurs les plus aguerris. Draymond Green, habitué aux duels les plus intenses, a récemment raconté son expérience face au phénomène français. Deux confrontations consécutives ont suffi pour lui rappeler à quel point Wembanyama bouleverse les codes. Et selon lui, même les superstars les plus insaisissables n’imposent pas un effort comparable.
Le vétéran des Warriors, habitué à scruter les moindres détails de ses adversaires, a expliqué que défendre Wembanyama n’avait rien à voir avec la plupart des intérieurs rencontrés en NBA. Alors que les pivots traditionnels évoluent davantage près du cercle, le Français, lui, navigue partout, constamment en mouvement. Green l’a décrit comme un joueur impossible à contenir sans une concentration permanente, tant il occupe des zones inhabituelles pour un joueur de sa taille.
L’ancien Défenseur de l’Année a précisé que l’organisation des Spurs exploitait parfaitement ce profil unique. Entre écrans successifs, déplacements latéraux et séquences pensées pour libérer son géant, chaque possession exige une vigilance extrême. C’est cette activité incessante qui surprend, même pour un joueur habitué à défendre sur des arrières rapides ou des ailiers créatifs. Pour Green, ce n’est pas tant la taille de Wembanyama qui pose problème, mais son rythme et sa palette technique.
Un défi impossible à aborder comme un duel classique
Le triple champion NBA a alors livré une comparaison qui en dit long sur le défi que représente le Français : « J‘avais l’impression de courir après Steph Curry par moments », a-t-il confié. « Ils me faisaient passer d’un écran à un autre, puis un flare, puis un split… Ils l’utilisaient dans tellement d’endroits différents qu’on comprend tout de suite pourquoi les équipes galèrent à le défendre. »
Green a insisté sur le fait que la moindre seconde de relâchement est synonyme de sanction immédiate. Avec son bras de tir placé si haut et sa capacité à déclencher rapidement, Wembanyama n’a besoin que d’un minuscule avantage pour créer un tir propre. L’intérieur des Warriors a même établi un parallèle direct avec une autre superstar : « Le truc avec Wemby, c’est que tu ne peux jamais te détendre. Comme avec Steph. Dès que tu relâches, c’est fini. Si tu prends un demi-pas de retard, tu ne peux plus le rattraper tellement il tire bien. »
Face à un joueur aussi atypique, Green s’appuie d’abord sur sa lecture du jeu, bien plus que sur la force physique. Il a expliqué que contre Wembanyama, tout se joue avant même la réception du ballon : « La seule manière d’influencer son tir, c’est le travail avant qu’il ne l’attrape. Une fois qu’il s’élève, il ne te voit plus. Il ne voit que le ballon, le cercle, rien d’autre. » Une observation qui confirme à quel point le Français parvient à éliminer ses défenseurs uniquement grâce à sa mécanique et son point de relâchement.
L’intérieur des Warriors a avoué s’être trompé lors de sa préparation. En observant les dribbles très hauts de Wembanyama, il a pensé pouvoir l’agresser sur la prise de balle. Il a très vite compris que l’idée était illusoire : « Tu te dis : ‘Il dribble haut, il fait 2m26, je vais le choper.’ Non, tu ne vas rien choper du tout. Si tu tentes ça, tu te retrouves propulsé ailleurs. Son handle est dingue. » Une déclaration qui illustre le paradoxe Wembanyama : immense, mais maniant le ballon comme un extérieur de métier.
