puis dans la liste qui s’affiche, cliquez sur AdBlock
Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Pourquoi Natasha St-Pier, pourtant figure reconnue de la musique francophone, n’a-t-elle jamais obtenu un fauteuil tournant dans The Voice France ? La principale intéressée a son avis très clair sur la question, et elle l’a fait savoir sans détour durant une interview il y a quelques mois. Et il est difficile de lui donner tort…
Si Natasha St-Pier n’a jamais eu sa place dans le jury français, ce n’est certainement pas par faute d’expérience. La chanteuse canadienne, qui a accompagné des talents pendant deux saisons dans The Voice Belgique, connaît parfaitement les rouages du programme.
Forte de ce vécu, elle possède un regard affûté sur les différences entre les deux versions, mais aussi sur les raisons possibles de sa mise à l’écart en France. Interrogée au micro de RTL il y a quelques mois, elle a livré une explication très claire, qu’elle reconnaît elle-même comme potentiellement sensible :
« Je pense que je n’ai pas la bonne maison de disque. C’est Universal (les coachs qui font le programme, ndlr). (Ironique) Est-ce que je dévoile une info incroyable ? Il y a une question industrielle là-dedans, oui. Je ne crois pas avoir la vérité absolue, mais c’est l’impression que j’ai »
Difficile de nier la logique évoquée : depuis la création de l’émission, la quasi-totalité des coachs français — de Florent Pagny à Amel Bent, en passant par Nolwenn Leroy ou Tayc — sont liés de près ou de loin au même label. Un constat qui semble conforter son intuition.
Mais Natasha St-Pier ne s’arrête pas là. Forte de son expérience belge, elle n’hésite pas à comparer les deux programmes, et les différences sont, selon elle, flagrantes :
« En France les coachs sont très assistés, ce qui n’est pas le cas en Belgique. C’est intéressant, ce qui fait que j’ai énormément de respect pour les gens qui sont coachs en Belgique, qui vont vraiment choisir les chansons, qui vont vraiment travailler avec les talents. Ils vont vraiment travailler les décors, les arrangements musicaux, avec le chef d’orchestre, ce qui n’est pas poussé à ce point en France. Je ne dis pas que les coachs ne font rien en France ! Ils font des choses, mais c’est moins poussé qu’en Belgique ».
Des propos qui relativisent son absence du programme français, quitte à se faire taxer d’aigreur. Et si elle devait un jour intégrer l’équipe, l’artiste sait déjà quelle version l’inspirerait le plus. Elle l’a d’ailleurs reconnu sans détour :
« Je préférerais The Voice Kids. Je pense qu’aujourd’hui, j’ai la sensibilité d’une maman et j’aurais probablement plus à apprendre à des enfants et j’aimerais bien cet exercice, qui ne doit pas être facile, parce que dire non à un enfant ça déchire le cœur. Mais malgré cette difficulté je préférerai le faire avec les enfants »
En attendant une éventuelle invitation — si elle vient un jour — Natasha St-Pier poursuit sa route, entre projets musicaux et engagements artistiques, sans regret apparent. Et surtout avec une honnêteté qui ne laisse place qu’à peu d’ambiguïté.
