Mal à l’aise, Frank Leboeuf déballe le montant de son salaire à Chelsea : « C’était honteux »

L'ancien footballeur français Frank Lebœuf
ESPN (DR)

Par Rédaction | Sport

Frank Leboeuf n’a jamais été du genre à tourner autour du pot. Connu pour son franc-parler tranchant et sa capacité à aborder sans détour les sujets souvent tabous dans le football, l’ancien champion du monde s’est déjà confié à plusieurs reprises sur l’argent qu’il a gagné durant sa carrière. Et lorsqu’il revient sur son passage à Chelsea dans les années 1990, il le fait avec une transparence rare… et un certain malaise assumé.

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Au moment de quitter le RC Strasbourg pour Chelsea en 1996, Frank Leboeuf a changé de dimension sportive… mais aussi financière. Pour l’ancien défenseur, cette étape a marqué un tournant colossal dans sa vie. Sans artifice ni langue de bois, il résume lui-même ce choc salarial, lui qui explique volontiers que parler d’argent ne lui pose aucun problème. Interrogé sur C8, il révélait ainsi :

« Quand je suis passé de Strasbourg à Chelsea en 1996, j’ai quadruplé mon salaire et c’est le club qui payait mes impôts. Je gagnais 130.000 euros par mois. C’était déjà honteux par rapport à Michel Platini qui gagnait beaucoup moins ».

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Un aveu d’autant plus marquant que Michel Platini, idole absolue pour Frank Leboeuf et figure majeure du football français, touchait en effet environ 10.000 francs par mois à l’AS Saint-Étienne au début des années 1980, alors que le club était encore un mastodonte de Ligue 1. Le contraste, vertigineux, illustre à quel point l’industrie du foot s’est envolée en l’espace de seulement deux décennies.

Toujours dans cette même interview, Frank Leboeuf avait assumé la manière dont il avait utilisé cet argent, sans fausse pudeur :

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« Avec cet argent, je me suis fait plaisir. J’ai construit une super maison avec piscine intérieure à Aix-en-Provence. Certains disaient que j’avais pris la grosse tête mais, pour moi, c’était juste de l’investissement. En France, c’est honteux de gagner de l’argent. Je n’ai aucun problème pour parler d’argent. Quand je suis parti jouer au Qatar, ce n’était pas pour ses dunes de sable, mais pour remplir mon compte en banque…

C’est peut-être aux clubs d’être plus raisonnables dans les transferts de joueurs… Qui refuserait 40 millions d’euros ? Personne ! Le foot rend fou. C’est la raison pour laquelle je n’ai jamais voulu rester dans ce milieu en devenant entraîneur. La nouvelle génération vit dans un monde parallèle… »

Une prise de parole brute, fidèle à l’homme : sans filtre, sans justification inutile, et lucide sur les dérives d’un système qu’il a côtoyé de près mais qu’il a choisi de quitter avant d’en être dévoré.

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