Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Golden State traverse une période inattendue en ce premier mois de compétition, et certains dossiers internes commencent déjà à peser sur l’atmosphère. Parmi eux, celui de Jonathan Kuminga revient sur le devant de la scène, alors que l’organisation tente de maintenir un certain équilibre malgré les résultats irréguliers. Entre ambitions personnelles, responsabilités fluctuantes et décisions contestées, la situation du jeune ailier semble avoir repris une dimension plus profonde.
Depuis le début de saison, l’organisation doit composer avec un calendrier particulièrement compliqué, que Steve Kerr lui-même a qualifié de l’un des plus difficiles qu’il ait jamais connus. Golden State a oscillé entre un excellent départ et une série de revers, révélant une équipe qui cherche encore sa stabilité. C’est dans ce contexte que l’état physique de Kuminga a commencé à perturber la rotation : une tendinite aux deux genoux l’a écarté des trois derniers matchs, l’empêchant de retrouver le rôle qui avait contribué à la dynamique initiale.
C’est toutefois un choix de Steve Kerr, antérieur à sa blessure, qui a véritablement rallumé les tensions. Après avoir débuté la saison dans le cinq, Kuminga a été renvoyé sur le banc, ravivant des frustrations bien connues. Comme le rapporte ESPN, un membre de l’organisation affirme que « il a de nouveau l’impression d’être le bouc émissaire », une phrase qui résonne fortement avec les difficultés qui avaient marqué sa relation avec le staff ces dernières années. « Les pertes de balle ont augmenté, les performances ont baissé, et Kerr, en quête de réponses, a décidé de le redescendre dans la hiérarchie », poursuit le même article, rappelant un schéma déjà observé par le passé.
Un malaise qui prend racine dans plusieurs saisons de frustrations
Pour l’organisation, la clé de l’affaire repose sur un équilibre fragile. Certains en interne pensent que Kuminga doit impérativement dépasser une forme de ressentiment accumulé afin de retrouver l’impact qui faisait de lui un élément essentiel en début de campagne. « Pour atteindre leur niveau plafond cette saison, il faut qu’il laisse tout ça derrière lui », explique un cadre cité par ESPN, insistant sur le fait que même dans un rôle réduit, son influence peut peser lourd. La franchise observe également qu’une amélioration de sa situation pourrait servir autant son jeu que sa valeur sur le marché, alors qu’il deviendra transférable en janvier.
La nature même de cette relation complexe n’est pas nouvelle. Depuis son arrivée, Kuminga tente de concilier ses ambitions individuelles avec une vision offensive extrêmement codifiée autour de Stephen Curry. L’ailier, persuadé d’avoir un potentiel bien plus large dans un rôle majeur, s’est souvent heurté à un système qui privilégie la lecture, l’exécution et la discipline.
Pour Golden State, le défi est désormais de gérer ce dossier sans déstabiliser un effectif qui doit avancer dans une conférence particulièrement dense. Sa blessure complique l’équation : difficile de rétablir un équilibre lorsque le joueur concerné n’est même pas disponible pour prouver sa valeur. L’encadrement espère toutefois que son retour permettra de clarifier son rôle et de réduire les tensions, même si les perspectives à long terme demeurent floues.
La saison pourrait ainsi évoluer en véritable carrefour pour l’ailier. Entre une volonté affichée de trouver un environnement où il disposerait d’une plus grande marge de manœuvre et une équipe qui attend de lui qu’il contribue immédiatement, Kuminga marche sur un fil. Le moindre changement dans la rotation, les résultats ou les discussions internes pourrait modifier la trajectoire de ce dossier. Golden State, de son côté, sait qu’elle devra tôt ou tard trancher.
