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Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
La tension est encore montée d’un cran entre Kenyon Martin et Draymond Green, un duel verbal qui anime la sphère NBA depuis plusieurs jours. Les deux anciens intérieurs, jamais connus pour mâcher leurs mots, ont trouvé dans leurs plateformes respectives un terrain idéal pour régler leurs comptes. Et à mesure que les échanges se durcissent, la querelle prend une tournure presque personnelle.
Tout est parti d’une critique de Martin, qui avait qualifié Draymond de faux dur dans ses confrontations sur le parquet. Une remarque qui n’a évidemment pas plu au vétéran des Warriors, lequel a répliqué en qualifiant Martin d’« underachiever », comprenez quelqu’un qui n’a pas su répondre aux attentes, estimant que son statut de numéro 1 de Draft aurait dû mener à une carrière plus accomplie. Une pique de trop pour K-Mart, décidé à frapper fort pour répondre.
Dans une vidéo devenue virale, Martin a sorti l’artillerie lourde. « Je peux citer 200 personnes meilleures que Draymond Green au basket », a-t-il lâché, avant de dérouler une longue liste de power forwards qu’il considère largement supérieurs. Il n’a pas hésité à enfoncer le clou : « Pour rigoler, t’es même pas meilleur que Popeye Jones, Bo Outlaw ou Reggie Evans… Et je ne me suis même pas mis dans la liste ».
Un débat qui dépasse les performances individuelles
K-Mart ne nie pas l’importance de Draymond dans les quatre titres de Golden State. Il admet même qu’il fait partie des meilleurs « glue guys » de l’histoire. Mais pour lui, cela ne suffit pas à le classer parmi les grands au poste. Il rappelle que Green tourne en carrière à seulement 8,7 points, 6,9 rebonds et 5,6 passes, des statistiques souvent moquées par ses détracteurs sous le surnom « Mr. Triple Single ».
Dans un autre passage devenu viral, Martin s’est également attaqué à l’argument du leadership et de l’impact individuel. « Une petite source m’a dit que Steph est à 53-38 dans les matchs sans Draymond. Toi, t’as joué 128 matchs sans Steph, t’es à 52-76. Donc qui a besoin de qui ? », a-t-il déclaré, soulignant aussi les faibles pourcentages de Green en l’absence de Curry. Pour Martin, ce simple contraste renverse complètement l’accusation d’“underachiever”.
Si ce débat passionne autant, c’est parce qu’il touche à la perception même de la valeur d’un joueur NBA : doit-on se baser sur les statistiques pures, sur l’impact collectif, ou sur les succès remportés ? Draymond a bâti sa légende sur l’intelligence de jeu, la défense et la polyvalence, tandis que Martin a évolué dans une ère où la production brute et la domination physique étaient la norme pour un premier choix de Draft.
Ce qui est certain, c’est que cette querelle n’est pas près de se terminer. Draymond, jamais avare de réponses incisives, devrait répliquer dans son prochain podcast. La NBA moderne vit aussi de ces confrontations verbales, et celle-ci mêle rivalité, ego et histoire personnelle entre deux joueurs issus de la même ville de Saginaw. Reste à voir jusqu’où ils sont prêts à aller avant que quelqu’un ne décide de calmer le jeu.
