Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Médecin le plus exposé du paysage audiovisuel français, Michel Cymès ne manque jamais d’interpeller lorsqu’il aborde les habitudes du quotidien. Depuis plus de vingt ans, celui qui s’est imposé comme l’une des voix les plus familières du grand public décrypte les comportements susceptibles d’influer sur la santé des Français. Et parmi eux, un aliment revient régulièrement sur la table : le café, dont la consommation a fait l’objet d’études aussi sérieuses que surprenantes.
Figure référente de la vulgarisation médicale, Michel Cymès s’est fait connaître grâce à ses analyses concrètes, souvent décomplexées, qui lui permettent de toucher un public très large. Le Parisien d’origine avait d’ailleurs profité de la visibilité apportée par les Jeux Olympiques de 2024 pour encourager la pratique sportive, mais sans jamais délaisser les autres dimensions du bien-être.
Il s’était ainsi attardé sur un élément que beaucoup consomment chaque jour sans forcément en connaître les implications : le café, dont les effets réels sur l’espérance de vie ont largement de quoi surprendre. Dans cette chronique sur RTL diffusée il y a quelques années, le médecin mettait en avant deux travaux scientifiques d’ampleur :
« La première étude est européenne. Elle porte sur plus de 500.000 personnes et a duré 16 ans. Elle pointe l’impact de la consommation de café sur les maladies cardiovasculaires et celles du système digestif : elle en fait diminuer le nombre, et ce dans les dix pays européens (dont la France) où l’étude a été menée.
La seconde étude, américaine, a duré seize ans. Elle a été menée auprès de 185.000 personnes. Il en a résulté que le risque de trépasser était de 12% inférieur pour les buveurs de café que pour les non-buveurs. Pour être franc, les chercheurs ne sont pas parvenus à prouver le lien de cause à effet. Ils se sont juste contentés de souligner ce qu’ils observent. »
Connu pour sa franchise, l’acolyte de Marina Carrère d’Encausse soulignait lui-même que ces résultats allaient à rebours de l’opinion dominante, tant la boisson a longtemps traîné une réputation sulfureuse. Dans cette même chronique RTL, il rappelait :
« On sait quand même que le café est riche en antioxydants – cela doit forcément aider un peu. Mais ce qui est intéressant avec ces études, c’est que l’image du café se trouve transformé. Il faut quand même remettre les choses en perspective. Il y a encore quelques années, on nous disait que le café augmentait le risque de tumeur de la vessie. Et aujourd’hui, on nous explique qu’il sauve des vies. »
Pour autant, le spécialiste n’a jamais encouragé une consommation excessive. Au contraire, il insiste régulièrement sur l’importance de la modération, une nécessité d’autant plus pressante que de nombreux consommateurs ont tendance à multiplier les tasses sans y prêter attention. Dans la suite de sa chronique sur RTL, Michel Cymès mettait fermement en garde :
« Mais comme pour tout, il faut rester raisonnable. En la matière, l’idéal c’est trois tasses quotidiennes pour les hommes et deux pour les femmes. En cas de surdosage, la pression artérielle peut augmenter, et le cœur s’accélérer. »
Entre bénéfices potentiels et risques très concrets en cas d’excès, le café apparaît donc comme un allié précieux… à condition de ne jamais dépasser la dose raisonnable. Pour Michel Cymès, tout écart trop important revient à solliciter inutilement l’organisme. Autrement dit : au-delà du seuil recommandé, vous mettez clairement votre corps en danger.
