Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
L’impression laissée par Nikola Jokic cette saison dépasse les simples statistiques ou les performances spectaculaires. Le pivot des Denver Nuggets semble évoluer avec une aisance encore plus déconcertante, comme s’il avait anticipé chaque mouvement avant même qu’il ne se produise. Ceux qui l’observent régulièrement ressentent une forme de maîtrise difficile à décrire, presque irréelle. Et les réactions commencent à s’accumuler au sein du paysage NBA.
Les Nuggets ont pourtant connu un début d’exercice compliqué en termes d’effectif, avec plusieurs titulaires à l’infirmerie durant des semaines. Mais malgré ces absences, Jokic s’est installé comme un métronome offensif d’une précision exceptionnelle, portant l’organisation dans une nouvelle dynamique. Sa production individuelle dépasse une nouvelle fois les standards habituels, entre scoring chirurgical, domination au rebond et vision de jeu hors norme.
C’est précisément ce que Danny Green a souligné en commentant la récente performance du Serbe face à Memphis. L’ancien champion NBA a décrit un joueur qui semble repousser ses propres limites match après match. Il affirme même que « j’ai l’impression qu’il commence juste à s’ennuyer et qu’il cherche de nouvelles façons de se mettre au défi », avant d’ajouter que Jokic s’amuse à perfectionner chaque possession, quitte à transformer des actions improbables en routine. Une lecture qui en dit long sur le niveau actuel du double champion.
Une prestation qui défie les schémas habituels
Green insiste également sur la manière dont Jokic sublime les autres, profitant de la profondeur de l’effectif pour pousser encore plus loin l’efficacité collective. Avec Denver lancé dans un excellent rythme malgré les blessures, le pivot s’impose une nouvelle fois comme l’un des favoris dans la course au MVP. Brian Windhorst, de son côté, a récemment résumé cette domination d’une manière saisissante, estimant que le Serbe contrôle entièrement le tempo d’un match même lorsqu’il ne force rien.
Windhorst a notamment pointé une performance particulièrement marquante : un match à l’extérieur dans lequel Jokic n’a tenté que neuf tirs alors que Denver a inscrit plus de 120 points. Pour lui, cette manière de s’imposer sans écraser par le scoring illustre une forme de supériorité nouvelle, presque déroutante. Le journaliste estime que cette économie d’énergie, combinée à une capacité à orchestrer chaque possession, place le pivot dans une catégorie à part, distincte des dominations classiques de l’histoire de la NBA.
À mesure que la saison avance, Jokic donne l’impression d’avoir atteint un niveau de compréhension du jeu rarement observé. Il décèle des intervalles que les défenses ne voient pas, anticipe les rotations avant qu’elles existent et ajuste constamment son rythme en fonction des faiblesses adverses.
Ce sentiment général de facilité pourrait aussi expliquer pourquoi certains observateurs comme Danny Green perçoivent une part d’amusement dans son jeu. Quand un joueur atteint un tel degré de maîtrise, l’envie d’explorer des solutions inédites devient naturelle. Pour l’instant, les Nuggets en récoltent les fruits et s’appuient sur cette continuité pour viser un nouveau passage en finale.
