Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Actrice incontournable du cinéma francophone, Virginie Efira aborde depuis longtemps les scènes de nudité avec franchise. Un sujet qu’elle ne cherche jamais à contourner et sur lequel elle s’était exprimée il y a quelques temps, revenant notamment sur une expérience précise qu’elle n’a pas du tout appréciée. Une mise au point claire et précise.
Figure très en vue du septième art, Virginie Efira a vécu une véritable consécration après son César début 2023. Partie de la télévision belge avant de tenter sa chance en France, l’ancienne animatrice a longtemps dû se battre pour sortir des rôles légers dans lesquels on voulait l’enfermer.
Aujourd’hui reconnue pour la profondeur de son jeu et sa palette dramatique, la comédienne attire aussi l’attention pour la nudité fréquente dans ses films – un choix qu’elle assume pleinement et qui fait partie intégrante de son identité artistique. Interrogée par Society, la native de Schaerbeek s’est ainsi montrée d’une honnêteté limpide en évoquant ce sujet qui revient régulièrement lorsqu’on parle de sa filmographie :
« Je vois le corps et la sexualité comme des matières à travailler qui n’appartiennent pas qu’aux hommes et qui m’intéressent beaucoup. C’est pour ça que je l’ai souvent fait ces dernières années.
Bon, maintenant, on va peut-être me dire : “C’est gentil, Virginie, mais dans chaque film, tu es à poil, ça va commencer à nous saouler”. Alors qu’en vrai, s’il n’y a pas de point de vue, ça ne m’intéresse pas. »
Mais l’interprète d’Adèle dans Revoir Paris le rappelle : sans intention claire, ces scènes n’ont aucune raison d’être. Et lorsqu’un tournage se déroule sans vision ou sans direction, la dérive n’est jamais loin. Toujours dans les colonnes du magazine, la Belge revient sur une mésaventure qui lui a laissé un goût amer :
« Ça m’est arrivé qu’il n’y ait pas de point de vue et de dire : “Ça manque, il faudrait quelque chose”. Pas un truc de cul, mais quelque chose avec les corps. Mais après, quand on a rajouté ladite scène et qu’on l’a faite, le réalisateur n’avait pas vraiment d’idées, soit il avait trop peur, soit il avait des images clichés en tête…
« Et on se retrouve deux acteurs avec comme consigne : “Alors là, vous pourriez peut-être basculer sur le truc et alors après faites un peu ce que vous voulez…” Bah non, on ne va pas faire “un peu ce qu’on veut”, ça n’a aucun intérêt, alors j’ai arrêté la scène et je suis partie. »
Libre de se dénuder lorsqu’elle estime que cela sert son propos, Virginie Efira revendique une démarche féministe articulée autour du sens, jamais de la gratuité. Pour elle, un réalisateur qui ne sait pas ce qu’il veut ne peut rien tirer de ce type de scène. Une mise en garde limpide pour ceux et celles qui envisagent un jour de diriger l’une des actrices les plus exigeantes du cinéma francophone.
