Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Les dernières minutes face à Houston ont laissé une impression étrange du côté de Golden State. Malgré un avantage solide et un public bien installé dans l’idée d’une victoire maîtrisée, les Warriors se sont effondrés dans le dernier quart. Au-delà de la défaite elle-même, c’est le sentiment général qui domine : une équipe qui ne parvient plus à s’imposer dans les moments qui comptent. Jimmy Butler, toujours direct, n’a pas hésité à mettre des mots précis sur cette ambiance qui s’installe au sein du vestiaire.
Ce revers face à Houston a mis en lumière les failles récurrentes d’une formation qui semble naviguer sans véritable marge de sécurité. Les absences, la fatigue et la pression du rythme NBA expliquent une partie de la situation, mais pas tout. Butler, témoin privilégié de ce naufrage tardif, a ramené la discussion sur les fondamentaux, ceux qu’une équipe expérimentée ne peut pas ignorer. Pour lui, c’est dans les détails les plus simples que tout s’effondre aujourd’hui.
L’inquiétude a été renforcée par la blessure de Stephen Curry, touché au quadriceps dans le money time. Une situation qui pourrait peser lourd dans les prochaines rencontres, car la responsabilité offensive risque de basculer sur les épaules de joueurs moins habitués à assumer ce type de rôle. Et dans ce climat d’incertitude, les propos de Butler ont résonné comme un rappel sévère mais nécessaire.
Un discours sans filtre qui secoue le vestiaire
Ses propos ont eu un écho immédiat, avec une série de déclarations sans ambiguïté : « On ne boxe pas. On ne suit pas le plan de jeu. On laisse n’importe qui faire ce qu’il veut : des tirs ouverts, des pénétrations, des lancers francs. C’est juste triste. » Une critique directe adressée aux lacunes défensives du moment, qui pèsent lourd dans les défaites récentes. Butler a insisté sur la nécessité de se regarder en face avant de chercher des excuses, ajoutant : « Je pense qu’on va devoir être quasiment parfaits. On n’aura pas notre sauveur habituel, mais même quand il est là, on doit faire notre travail. »
Brandin Podziemski a tenté d’apporter une réponse plus mesurée à ces critiques en rappelant que l’équipe restait investie malgré la mauvaise passe. Il a tenu à défendre l’état d’esprit du groupe, tout en reconnaissant implicitement que les performances actuelles ne reflétaient pas le niveau d’exigence auquel Golden State aspire. Une manière d’apaiser les tensions tout en acceptant qu’un sursaut soit indispensable.
La situation devient d’autant plus délicate que plusieurs joueurs clés restent incertains ou en phase de retour. Jonathan Kuminga et De’Anthony Melton continuent de progresser dans leur rééducation, mais rien ne garantit qu’ils reviendront assez tôt pour enrayer la dynamique actuelle. Dans une conférence aussi disputée, chaque absence pèse, et chaque défaite amplifie le sentiment d’urgence.
Steve Kerr, lui, tente de rester optimiste concernant la blessure de Stephen Curry. Même si la durée d’indisponibilité reste floue, le coach souhaite éviter de sombrer dans la panique. L’équipe devra néanmoins prouver qu’elle peut, au moins temporairement, survivre sans son moteur offensif. Cela passera par une discipline retrouvée, une défense plus solide et une cohésion que Butler, visiblement, juge encore bien trop fragile.
