Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
L’ambiance autour de la franchise californienne s’est encore un peu plus alourdie après une nouvelle défaite sans réel suspense. Les interrogations s’accumulent, tant sur l’état du vestiaire que sur la direction que prend l’organisation. Kawhi Leonard a tenté de s’expliquer, mais ses mots ont rapidement déclenché une onde de choc. Et certaines voix bien connues de la NBA n’ont pas tardé à réagir avec vigueur.
Depuis plusieurs semaines, les Clippers cherchent désespérément une forme de continuité dans une saison déjà mal embarquée. Les blessures s’enchaînent, les résultats s’effritent et les critiques se multiplient autour d’un groupe incapable de créer la moindre dynamique durable. Dans ce contexte, la déclaration de Leonard sur le besoin de « plus de talent » a immédiatement fait basculer le débat sur le leadership interne. La tension ressentie autour de lui révèle une équipe qui peine à trouver une direction claire, autant sportivement qu’en termes d’identité collective.
C’est Eddie Johnson qui a poussé le premier coup de gueule, s’en prenant ouvertement à l’ailier des Clippers et rappelant son manque de disponibilité au fil des années. L’ancien joueur n’a pas mâché ses mots : « Il a déjà manqué dix matchs cette année, il a joué en moyenne 52 matchs en cinq ans, et il a l’audace de revenir d’une blessure en disant qu’il a besoin de meilleurs coéquipiers ! Je pense plutôt qu’ils ont besoin d’un LEADER ! » Une sortie cinglante qui a rapidement enflammé les réseaux et cristallisé un débat latent sur la responsabilité de Leonard dans les difficultés actuelles de son équipe.
Une remise en question qui dépasse le terrain
Leonard a tenté d’apporter quelques précisions en expliquant que sa phrase ne constituait pas une demande publique de renforts, mais un appel à une meilleure implication collective. Il a assuré vouloir pointer l’effort et l’exécution, et non remettre en question la valeur de ses partenaires. Cette mise au point n’a pourtant pas suffi à calmer entièrement la tempête, tant les performances récentes continuent de mettre en lumière un groupe en manque de repères. « On doit juste tous jouer mieux : mettre nos tirs, faire circuler le ballon, se faire confiance et progresser », a précisé Leonard pour atténuer la portée de sa première déclaration.
En parallèle, d’autres analystes pointent des décisions prises en coulisses qui continuent de handicaper l’avenir de l’organisation. Kendrick Perkins est allé encore plus loin en appelant à un changement majeur à la tête des opérations sportives. Pour lui, la gestion récente n’a fait qu’empirer la situation, notamment avec l’échange de Norman Powell contre Bradley Beal, blessé pour toute la saison. Cette critique révèle aussi un malaise plus profond : celui d’une direction sportive incapable, selon certains observateurs, de stabiliser le projet ou d’anticiper les risques liés aux blessures répétées.
Entre les absences prolongées, les rotations improvisées et les choix contestés en interne, les Clippers semblent naviguer sans véritable cap. Les supporters comme les spécialistes cherchent un coupable, mais la réalité est probablement plus complexe. L’organisation doit retrouver une vision globale et cohérente, tandis que les leaders du vestiaire doivent assumer un rôle plus marqué. Une reconstruction mentale et structurelle paraît indispensable pour éviter une saison catastrophique.
La suite de la saison déterminera si cet épisode constituera une simple polémique passagère ou le point de rupture d’un projet qui s’effrite depuis plusieurs mois. Los Angeles va devoir faire des choix forts, autant sur le parquet qu’au sein de sa hiérarchie sportive, afin de retrouver un minimum de stabilité. Les semaines à venir seront décisives pour une équipe qui cherche encore désespérément son identité et son avenir.
