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Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
La progression de Cooper Flagg se retrouve une nouvelle fois au centre des discussions après une prestation aboutie face aux Lakers. Malgré la défaite, son influence sur le jeu a surpris par son ampleur et par la manière dont il a assumé un rôle encore nouveau pour lui. Dallas cherche toujours la bonne formule, mais l’utilisation expérimentale de son jeune talent intrigue autant qu’elle interroge.
Jason Kidd, déterminé à mettre son rookie dans les meilleures conditions d’apprentissage, lui confie depuis plusieurs matchs des responsabilités inhabituelles. L’absence de Kyrie Irving a accéléré cette mutation temporaire, mais l’objectif dépasse la simple nécessité. Flagg, lancé dans le bain du poste un, commence à développer une assurance rare pour un joueur de son âge. Son match contre les Lakers, ponctué de 13 points, 11 passes et 7 rebonds, a confirmé cette montée en puissance.
Kidd a expliqué ce qui avait permis au rookie de briller, rappelant l’importance du contexte défensif : « Sans affronter les meilleurs défenseurs extérieurs comme les jumeaux Thompson ou Dillon Brooks, il a pu jouer avec calme et montrer son QI basket très élevé. Il n’a eu qu’une seule perte de balle pour 11 passes ». Flagg, lui, reconnaît apprendre au fil des matchs : « Juste être à l’aise, prendre ce que la défense me donne, jouer avec du rythme. Je dois être confiant, tout le monde fait des erreurs, il faut jouer à travers ça et faire confiance à ses instincts ».
Un rôle expérimental mais formateur
Dans cette configuration inattendue, Flagg profite d’une liberté nouvelle pour organiser le jeu et manipuler les défenses adverses. L’adresse de Dallas à trois points et sa capacité à générer du mouvement offensif ont renforcé la valeur de son apport. Le joueur s’en félicite lui-même, affirmant : « On a bien trouvé nos spots, bien écarté le terrain, et je me suis contenté de trouver les gars au bon endroit ». Ce rôle de facilitateur, loin de son profil initial, témoigne d’une volonté claire du staff de diversifier son arsenal.
L’expérimentation reste toutefois limitée dans le temps, comme l’a répété Jason Kidd, conscient des critiques – y compris venant de son propre fils. Le coach assume malgré tout ce choix pédagogique, expliquant : « Il y a plusieurs raisons : d’abord notre santé… Et puis il doit apprendre à gérer la pression quand on arrive en avril, quand on joue pour quelque chose de plus grand ». Pour une équipe minée par les blessures et au fond du classement, ce développement accéléré apparaît comme un investissement pour l’avenir.
La situation collective des Mavericks complique cependant la lecture des progrès de Flagg, tant l’ensemble manque de stabilité. Son impact individuel, lui, ne se dément pas : 15,7 points, 6,4 rebonds et 3,1 passes de moyenne, le tout à plus de 45 % de réussite. Pour un joueur de 18 ans plongé dans un rôle hybride, ces chiffres témoignent d’un potentiel rare. Ce constat renforce l’idée que Dallas n’a pas encore vu le meilleur de lui, même dans un contexte défensif adverse parfois difficile.
Au-delà de l’aspect statistique, c’est surtout la maîtrise progressive du jeu qui impressionne. Flagg commence à anticiper les prises à deux, à organiser les coupes, à accélérer ou ralentir le rythme selon la situation. Ces compétences, encore en rodage, sont précisément ce que Kidd souhaite développer pour préparer son jeune joueur aux grands rendez-vous. L’apprentissage est exigeant, mais les signes d’évolution sont déjà visibles.
