Toujours cash, Patrick Bruel (66 ans) évoque longuement la coke : « Un train à 300km/h qui…

Patrick Bruel
France TV

Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web

À 66 ans, Patrick Bruel continue de s’imposer comme l’un des artistes les plus populaires du pays, toujours présent sur scène et dans les médias. Mais si sa longévité force le respect, c’est aussi parce que le chanteur a su éviter certains pièges qui ont englouti plus d’un talent autour de lui. L’interprète de « Casser la voix » s’est d’ailleurs confié sans détour sur la cocaïne, un sujet auquel il a consacré une chanson marquante. Et son récit éclaire bien des choses.

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Figure incontournable de la variété française, Patrick Bruel a bâti depuis quarante ans une carrière fondée autant sur son charisme que sur sa constance. Mais derrière l’apparente facilité du parcours du comédien-chanteur se cachent des choix déterminants, notamment sa capacité à se tenir à distance des excès souvent associés au succès – dont la drogue, qui cause tant de dégâts.

Une discipline qu’il a longuement détaillée lors d’un entretien accordé au média suisse Blick, au moment d’évoquer « La chance de pas », sa chanson de 2022 consacrée aux ravages de la cocaïne. Interrogé sur sa relation à cette drogue, l’interprète de « Casser la voix » a d’abord tenu à clarifier son vécu, sans détour :

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« Jamais ! J’ai justement eu la chance « de pas » céder, « de pas » glisser, « de pas » être tenté, « de pas » consommer. Et donc « de pas » connaître, et « de pas » avoir à résister. »

Pour l’ancien joueur de poker professionnel, ce titre n’a rien d’un exercice théorique. Il explique que ce morceau s’adresse directement à plusieurs proches, touchés de plein fouet par l’addiction. L’artiste brosse alors un portrait frappant du mécanisme qui conduit certains à sombrer :

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« Le morceau est destiné à une, voire deux, voire trois, voire cinq personnes de mon entourage qui ont glissé… Je les matérialise en une seule. La chanson est née de conversations, de certaines images, certaines phrases… Cette description assez terrible de ce train dans lequel on monte après y avoir été invité. On s’assoit à la meilleure place, dans le meilleur wagon, à côté du conducteur. Tout est parfait, on n’a absolument pas envie de descendre. En plus, ça va à 300 km/h. Mais ces 300 km/h vous mènent dans le mur.

Quand on s’en rend compte — il n’est jamais trop tard, c’est difficile de sauter d’un train qui avance à 300 km/h. C’est là qu’on a besoin d’aide. Je ne suis pas dans le jugement. En tout cas pas concernant les gens qui consomment ou qui ont consommé. Parce qu’on ne peut jamais savoir dans quelles circonstances ils l’ont fait. En revanche, je n’ai aucune indulgence avec ceux qui ont insidieusement permis la première approche et commencé à en fournir. »

Père de deux garçons, le chanteur veille à aborder le sujet sans détour avec eux. Une manière de prévenir plutôt que guérir, dans un domaine où les faux pas se paient très cher. Comme il l’a expliqué auprès du même média :

« Je leur en parle beaucoup ! C’est nécessaire de faire de la prévention. Il faut un discours intelligent et donc éviter la morale ou le jugement. Je suis content que vous souligniez cette chanson, elle est importante. »

À travers ce témoignage, Patrick Bruel rappelle autant la fragilité de chacun face aux addictions que l’importance du dialogue. Un message lucide et engagé, nourri d’expériences vécues et d’observations douloureuses, qui donne à sa chanson une portée bien plus vaste que celle d’un simple titre de plus dans sa discographie.

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