Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Doyenne très appréciée du showbiz français, Line Renaud a traversé les décennies, les modes et les époques avec une vitalité qui force le respect. À l’heure où elle livre les derniers chapitres de son histoire, l’artiste a décidé de parler sans détour de sa vie intime, évoquant notamment les deux hommes qui ont profondément marqué son parcours sentimental. Et certaines confidences sont aussi étonnantes que révélatrices.
Figure incontournable du spectacle en France, Line Renaud est indissociable de Loulou Gasté, rencontré en 1950. Elle avait 22 ans, lui 42, et leur histoire s’est étendue sur près d’un demi-siècle, jusqu’à la disparition du compositeur en 1995. Mais derrière cette union emblématique, l’ancienne meneuse de revue révèle aujourd’hui une part bien moins connue de leur relation, levant le voile sur des aspects longtemps tus.
En pleine promotion de son livre Merci la vie, qu’elle présente comme sa « dernière lettre », Line Renaud s’est confiée au Parisien. Au cours de cet entretien, l’artiste révélait que sa relation avec Loulou Gasté, malgré ses 45 années de fidélité et d’admiration mutuelle, ne relevait pas du charnel :
« Je l’admirais beaucoup, j’étais sa fan. Il avait vingt ans de plus que moi, était très beau et je suis tombé amoureuse de Loulou, mais ce n’était pas sexuel. »
Il faudra traverser l’Atlantique pour que la chanteuse découvre véritablement la dimension passionnelle de sa vie amoureuse. À Las Vegas, au cœur de la légendaire « Sin City », Line Renaud trouve ce que son couple avec Gasté ne lui apportait pas :
« Ma vie sexuelle, je l’ai trouvée aux Etats-Unis. Avec Nate Jacobson (le patron du Caesars Palace de Las Vegas, ndlr). Quand je l’ai vu pour la première fois, je me suis dit : « Je vais avoir une histoire avec cet homme ». Je sortais d’un cocktail, il y entrait. Sa femme était avec lui, il a eu le temps de me glisser à l’oreille : « Je vais à Baltimore, puis-je vous voir à mon retour ? » »
Cette passion avec Nate Jacobson durera près de quinze ans, offrant à la Française une expérience amoureuse inédite et déterminante. Mais malgré ces deux relations fondatrices, Line Renaud reconnaît aujourd’hui un certain regret : celui de ne pas s’être autorisée davantage de liberté. Comme elle l’expliquait encore, avec une sincérité désarmante :
« J’ai été trop sage. J’aurais dû plus en profiter, mais je n’ai su que trop tard que j’étais belle. Un jour, j’étais avec un homme, quand il m’a vu, il m’a dit : « Stop ! I want to see perfection ». Vous vous rendez compte ! « Je veux voir la perfection »… C’était vraiment bien. »
Si elle repoussait ensuite les avances trop insistantes, l’interprète de « Ma cabane au Canada » admet volontiers qu’elle aimait la séduction — mais dans certaines limites seulement. Elle confiait ainsi, toujours au Parisien :
« La plupart me faisaient la cour, essayaient de me séduire avec des mots gentils, des petits baisers dans le cou. Celui qui allait plus loin, je le remettais en place. Mais il ne faut pas aller trop loin et ne pas se faire détester des hommes, ça ne plairait à personne. »
Aujourd’hui, Line Renaud porte un regard à la fois tendre et lucide sur cette vie sentimentale qu’elle juge parfois trop sage, mais pleinement marquée par deux hommes qu’elle dit avoir aimés profondément : Loulou Gasté, disparu en 1995, et Nate Jacobson, mort en 1987. Deux histoires différentes, deux manières d’aimer, et un héritage émotionnel qui, à 97 ans, continue de la définir.
