Par Rédaction | Sport
L’héritage offensif de Michael Jordan continue de susciter des débats, même plus de vingt ans après la fin de sa domination. Certains voient encore en lui le modèle absolu du scoreur, quand d’autres estiment que la NBA moderne a redéfini la notion de créativité balle en main. C’est dans ce contexte qu’une voix bien connue a relancé la discussion, en remettant en question un aspect précis du jeu de l’ancienne icône de Chicago.
Michael Jordan reste une grande icône aujourd’hui, toujours admirée pour ses exploits ballon en main et ses nombreux titres. Il demeure le plus souvent plébiscité pour le titre de GOAT, devant LeBron James, avec un jeu encore considéré comme parfait par beaucoup. Mais pas par tous.
Paul Pierce a ainsi affirmé que la légende des Bulls ne possédait pas une variété de moves comparable à celle des scoreurs modernes. L’ancien Celtic a d’ailleurs résumé sa pensée en déclarant : « Un ou deux dribbles et un pull-up, frère. Mike avait un arsenal limité ». Pierce a ensuite nuancé son propos, expliquant que Jordan n’avait simplement pas besoin d’en faire davantage tant il dominait physiquement et mentalement ses adversaires. Danny Green a soutenu cette idée en rappelant : « Tu ne l’empêches pas d’aller où il veut. Et il est athlétique », insistant sur l’impact naturel de Jordan sans artifice.
Un débat générationnel qui dépasse la simple technique
Cette vision a toutefois été nuancée par d’autres voix, dont celle de Gilbert Arenas, prompt à remettre en contexte l’époque dans laquelle Jordan évoluait. Pour lui, juger le jeu de l’icône à l’aune des standards modernes n’a tout simplement pas de sens. Il a ainsi défendu l’ancien numéro 23 en soulignant : « Son arsenal, c’était celui des années 1980. Vous pensiez qu’il allait être élaboré comment ? Il n’avait pas de crossover, presque jamais de derrière-le-dos… Un ou deux dribbles, un fadeaway. C’était ça, son arsenal ». Une simplicité assumée, mais terriblement efficace.
Au-delà du débat technique, la question renvoie surtout à la façon dont on évalue la création offensive à travers les générations. Jordan n’avait pas besoin d’un ball-handling spectaculaire pour dominer : son pied de pivot, son placement, son timing et son athleticisme faisaient la différence. Là où les scoreurs actuels multiplient les variations pour surprendre, lui s’appuyait sur une pureté gestuelle presque chirurgicale, capable de réduire l’écart entre le simple et l’inarrêtable.
Cette comparaison prend d’ailleurs une dimension particulière lorsque Pierce évoque Shai Gilgeous-Alexander comme une figure offensive rappelant l’aura de Jordan. Le meneur du Thunder, reconnu pour sa fluidité et son arsenal varié, symbolise cette nouvelle ère où l’élégance technique est presque aussi valorisée que la production brute.
Finalement, la polémique traduit surtout l’évolution du langage et des attentes autour du scoring. Certains verront dans l’arsenal “limité” de Jordan une critique, d’autres y liront la preuve ultime que l’efficacité prime toujours sur le reste. Car si l’esthétique moderne fascine, les résultats eux, restent intemporels : dix titres de meilleur scoreur, six trophées de MVP des Finales, et une empreinte offensive que même les générations actuelles peinent encore à égaler.
