Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
À 78 ans, Michel Sardou n’a rien perdu de sa verve. Retiré de la scène depuis plus d’un an après une ultime tournée saluée par le public, le chanteur reste l’une des voix les plus écoutées – et les plus redoutées – lorsqu’il décide de s’exprimer. Profitant d’une rare apparition publique, l’artiste a une nouvelle fois livré un avis tranché sur le climat politique français. Un coup de gueule dont il a le secret.
Figure immense de la chanson française, Michel Sardou a pourtant choisi, depuis la fin de sa tournée Je me souviens d’un adieu en 2024, de s’éloigner des feux de la rampe pour s’installer paisiblement dans le sud du pays. Mais même en retrait, l’interprète de « La maladie d’amour » reste incapable de masquer ce tempérament explosif qui a façonné toute sa carrière.
Lors d’une avant-première consacrée au documentaire Sardou au cinéma – ressorti fin 2025 pour une série d’événements – le Parisien a été interpellé par des admirateurs scandant « Sardou président ! ». Et il a réagi à sa manière, comme il l’avait déjà fait un an et demi plus tôt :
« Devenir président ? Oh président, non non, on déteste tous les présidents ! Je sais que les premiers ministres, on dit qu’ils sont marrants… Mais arrêter de faire chier les Français, ça, ça serait bien. »
Si Michel Sardou a toujours revendiqué une forme de liberté totale dans son expression, il n’a jamais caché non plus une sensibilité marquée à droite. En 1987 déjà, il proclamait dans Paris Match : « Je suis de droite », tout en refusant d’être associé à un parti. Ces dernières années, le chanteur s’est montré davantage nuancé, allant jusqu’à faire preuve de respect envers Emmanuel Macron, comme il l’expliquait alors :
« Je ne suis pas très macroniste, mais j’ai du respect pour la fonction et la personne. »
À l’heure où il savoure une retraite méritée, le fils de Fernand et Jackie n’en demeure pas moins sensible aux projets artistiques susceptibles de le titiller. Il l’avait confié au Parisien début 2024 : tourner un film avec Olivier Marchal serait l’une des rares propositions capables de le faire revenir. Une confidence qui avait fait réagir le réalisateur sur BFM TV, touché et enthousiaste :
« Évidemment que je serais ravi. Michel, c’est un immense artiste qui a bercé toute mon adolescence. J’ai pris mon premier gros râteau au bal du lycée sur « La maladie d’amour » ! Ce sera avec plaisir. Je vais y réfléchir. »
À l’aube de 2026, Michel Sardou apparaît plus que jamais en homme libre, loin de toute étiquette et peu impressionné par le tumulte politique. Ses sorties, qu’on les apprécie ou qu’elles agacent, restent celles d’un artiste qui n’a jamais cherché à plaire à tout le monde. Et qui continue, malgré la retraite, à faire résonner une voix que beaucoup considèrent encore comme celle d’une certaine France.
