Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
L’histoire entre Chris Paul et les Clippers continue de diviser le monde NBA. Alors que beaucoup d’anciens joueurs s’indignent de la manière dont l’organisation s’est séparée du vétéran, certaines voix rappellent que la vérité n’est peut-être pas aussi simple. À 40 ans, Paul vivait sa dernière tournée, et son rôle n’avait plus rien à voir avec celui de ses années fastes. Pourtant, en interne, son attitude aurait fini par tout faire basculer.
Au milieu de ce brouhaha, Gilbert Arenas s’est démarqué en prenant fermement parti… mais pas du côté que l’on attendait. Pour lui, le tort ne reviendrait pas aux Clippers, mais bien au meneur. Selon l’ancien All-Star, Paul n’aurait pas respecté les limites liées au rôle minimaliste qu’il avait accepté en signant. Une position tranchée, qui vient éclairer un peu plus ce climat lourd autour de l’organisation.
D’après Arenas, le vétéran aurait franchi une ligne claire en voulant imposer une autorité qu’il n’avait plus. Dans son analyse, il rappelle que le leadership n’a de valeur que lorsqu’il correspond au statut réel du joueur dans le vestiaire. C’est là que tout se serait envenimé, créant une tension durable entre Paul, les joueurs, et même le staff technique. « Ne me demande pas de te rendre des comptes si toi-même tu n’en es plus capable », a notamment lancé Arenas, dénonçant une attitude qu’il jugeait déplacée pour un joueur en fin de parcours.
Chris Paul aurait dépassé le rôle accepté en arrivant aux Clippers
Pour l’ancien Wizard, tout est parti d’un constat simple : Paul aurait signé pour être un joueur de fin de rotation, assumant un rôle réduit et une présence essentiellement symbolique dans ce qui devait être son ultime saison. Arenas rappelle que le meneur touchait un minimum vétéran et que personne n’attendait de lui qu’il incarne encore une force directive. « Tu avais signé pour ta tournée d’adieu… pas pour venir fiscaliser tout le monde », a-t-il ajouté, estimant que Paul aurait dû rester à sa place plutôt que de confronter joueurs et dirigeants.
Les chiffres de la saison semblaient d’ailleurs confirmer ce rôle de retraité actif : moins de 15 minutes par match, des statistiques faméliques, et une influence sportive presque nulle. Pourtant, selon de nombreux témoignages, Paul aurait continué d’interpeller tout le monde au quotidien, comme s’il était encore le moteur principal d’une organisation bâtie autour d’autres leaders.
Cette situation relance un débat récurrent autour du leadership à la NBA : l’ancien statut d’un joueur doit-il encore influencer sa place dans un vestiaire lorsqu’il n’a plus le même impact sur le terrain ? Le cas de Paul illustre bien ce décalage entre prestige passé et utilité présente. Si certains estiment qu’un vétéran a toujours un rôle moral à jouer, d’autres rappellent que le leadership ne se décrète pas, surtout dans une équipe dotée de stars affirmées.
À l’approche de la fin de carrière de Paul, cette affaire pourrait laisser une trace durable dans sa relation avec certaines organisations et certains anciens coéquipiers. Le Point God restera l’un des meilleurs meneurs de l’histoire, mais cette fin de parcours montre à quel point les dernières années d’un joueur, même légendaire, peuvent devenir délicates à gérer. Pour les Clippers comme pour Paul, ce divorce soudain semble avoir mis en lumière deux visions incompatibles de la hiérarchie.
