Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
La situation autour de Chris Paul continue de secouer la NBA, et plus encore depuis que plusieurs voix s’élèvent pour dénoncer la manière dont il a été écarté. Derrière les résultats catastrophiques de la franchise, une question revient : CP3 a-t-il été puni pour son niveau de jeu… ou pour quelque chose de plus profond ? Draymond Green, lui, ne doute pas de la vraie cause.
L’épisode du renvoi nocturne de Chris Paul a révélé le malaise qui ronge l’organisation depuis plusieurs mois. Malgré un effectif truffé d’anciennes stars censées ramener l’équipe vers le haut du tableau, la dynamique interne a rapidement viré à la confusion et au manque de cohésion. Dans ce chaos, Paul aurait tenté d’imposer un minimum d’ordre, une démarche qui n’a visiblement pas plu en interne.
C’est dans ce climat déjà inflammable que Draymond Green a pris la parole pour défendre son ancien coéquipier. Pour lui, Paul n’a pas été victime de ses statistiques, mais de sa franchise à rappeler chacun à ses responsabilités, du vestiaire jusqu’aux bureaux. Et il faut croire que du côté des Clippers, c’est un véritable problème.
Un leadership qui dérange plus qu’il ne rassemble
Pour Green, la frontière entre critique et exigence de résultats est fine, mais indispensable dans une équipe ambitieuse. Il a résumé le problème en expliquant que « la plupart des gens ne veulent pas se pointer du doigt ; ils préfèrent le faire vers quelqu’un d’autre », rappelant que « tenir la direction, les coaches et les joueurs responsables est essentiel pour gagner à haut niveau ». Une vision qui tranche avec la sensibilité d’une équipe déjà fragilisée, incapable d’accepter un discours dur mais nécessaire.
Dans son analyse, Draymond a aussi insisté sur les erreurs de jugement autour des vétérans. Malgré des statistiques modestes cette saison, Paul reste une voix respectée dans toute la ligue. Selon le joueur des Warriors, négliger un tel bagage revient à s’exposer à des conséquences durables. Il a ainsi posé une question qui résonne dans toute la NBA : pourquoi tant de franchises s’effondrent-elles quand leurs leaders historiques s’en vont ? Pour lui, cela révèle un problème profond d’écoute et de transmission.
Green a poursuivi en soulignant que ce rejet de la parole des anciens est souvent lié à l’ego : des joueurs ou des décideurs qui voient le départ d’une star comme une opportunité de se mettre en avant. Il a expliqué que « la sagesse accumulée pendant des années finit alors par être jetée à la poubelle », créant un vide que personne ne comble réellement. C’est un mal silencieux, mais dévastateur, selon lui.
Au-delà des mots, l’exemple des Clippers illustre parfaitement ce schéma. Une organisation sans vraie direction, où les voix fortes sont perçues comme des menaces plutôt que des ressources. Paul, qui a tenté de secouer le groupe alors qu’il sombrait sportivement, a été immédiatement écarté — un symbole de ce refus de remise en question.
