Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Hélène Ségara n’a jamais caché son rapport compliqué au trac, encore moins les maladresses qu’il a parfois pu provoquer. Avec le recul, la chanteuse en parle aujourd’hui sans détour, assumant ces moments où le stress prend le dessus. Quitte à revenir sur une phrase qu’elle reconnaît elle-même comme malheureuse avec Andrea Bocelli, qui n’a pas l’usage de la vue…
Figure incontournable de la chanson française depuis la fin des années 1990, Hélène Ségara a souvent expliqué combien les débuts sous les projecteurs avaient été éprouvants. La pression des caméras, le regard du public et l’enjeu des grandes prestations ont longtemps nourri chez elle une forme de panique scénique. Une fragilité qu’elle a cherché à apprivoiser, parfois au prix de situations aussi inattendues que révélatrices.
Invitée récemment sur RTL, la chanteuse est d’abord revenue sur le travail entrepris pour dompter cette peur omniprésente au début de sa carrière :
« J’ai travaillé avec une nana (à ses débuts, ndlr) parce que dès que les caméras étaient sur moi, je baissais les yeux, je perdais mes moyens. Et Orlando, mon ancien producteur, m’a dit : ‘Mais ce n’est pas possible. Tes yeux expriment tellement de choses, donc si on ne les voit pas, qu’est-ce qu’on va devenir ?’ Donc la nana m’apprenait à me mettre dans ma bulle quand je chante, c’est-à-dire à essayer d’oublier les caméras et à faire un petit monde autour de moi pour que je me concentre sur ce que je viens raconter »
Si ce travail lui a permis de progresser, une prestation très médiatisée a toutefois donné lieu à une remarque qu’elle n’a jamais oubliée. À l’époque, Hélène Ségara s’apprêtait à interpréter « Vivo per lei » aux côtés d’Andrea Bocelli, lors de l’élection de Miss France. Submergée par le stress, elle a laissé échapper une phrase qu’elle raconte aujourd’hui avec un sourire teinté de gêne :
« On avait fait Miss France avec Andrea Bocelli. Il me tenait toujours par le poignet, et en le prenant, il voit que mon pouls était à 10.000 juste avant qu’on ne rentre pour la chanson… Il me dit : ‘Mais qu’est-ce que tu as ?’ Et je lui fais : ‘Écoute, je suis pétrifiée’. Il me dit : ‘Mais pourquoi ? C’est que de l’amour. Mais enfin…’. Et moi, je lui dis : ‘Mais il y a les caméras quand même’. Il me dit : ‘C’est rien les caméras’. Excédée par ma peur, je lui réponds : ‘Toi c’est sûr que tu ne les vois pas !' »
Avec le recul, la chanteuse préfère rire de cette sortie un brin malheureuse. On imagine (et on espère !) qu’elle a été vite oubliée par Andrea Bocelli, avec qui Hélène Ségara entretient depuis toujours une relation empreinte de respect et d’affection.
